C’est un défi colossal qui attend la Suisse dans les 20 prochaines années : le rajeunissement de sa population. Car il faut le dire, la Suisse est un pays vieillissant : en 2045, il devrait y avoir en Suisse un inactif pour 2 actifs, et dans certains cantons, 25% de la population active partira à la retraite en 2025. Et 2025, c’est demain. En 2030, la génération dite du « baby-boom » sera très majoritairement partie à la retraite, quoi qu’il arrive.
Pour faire tourner une économie – qui se porte bien au demeurant – il faut du monde. Et la Suisse risque bien de se trouver rapidement à court de ressources. Certes, on peut demander à des seniors de décaler leur départ à la retraite, mais c’est reporter le problème dans le temps. L’immigration en revanche est une ressource facilement mobilisable, mais qui est politiquement rejetée depuis quelques années.
Le problème de la natalité en Suisse
Le problème de fond demeure la natalité : avec un taux de natalité de 1,6 (contre par exemple 1,96 en France), on est très en deçà de ce qu’il faut pour assurer le renouvellement de la population (2,05 enfants par femme). Il faut dire que pas grand-chose n’est fait, et n’a été fait, pour favoriser les naissances en Suisse : les infrastructures de la petite enfance sont peu développées, et surtout elles sont très chères. Les frais de garde d’un enfant dans une structure collective, 5 jours par semaine, peuvent coûter jusqu’à 32 000 francs suisses par an. Si vous tenez compte des déductions fiscales, plafonnées à 10’100, vous êtes encore perdant. Dans ces conditions, avoir un enfant signifie presque obligatoirement la fin de l’activité professionnelle de l’un des deux parents (en général la femme) ou des dépenses supplémentaires très importantes.
Une loi est en cours de préparation pour porter ces déductions à 25’000 francs suisses, mais il n’est pas sûr du tout que cela inverse la tendance. Sans compter qu’avoir plus d’enfants s’accompagne en général d’un changement du lieu d’habitation : dans un pays où les loyers sont en moyenne très élevés, un enfant supplémentaire est en général une dépense directe importante.
L’immigration, la solution ?
La Suisse est le 2ème pays d’Europe, après le Luxembourg, ayant le plus fort taux d’étrangers dans sa population active (en 2017, la Suisse avait 26,4% de sa population active qui était étrangère, contre 8,4% pour l’ensemble des pays de l’Union européenne. Ce chiffre déjà très élevé, peut-il encore augmenter ? Difficile à dire, mais la tendance – politique du moins – semble être de vouloir stabiliser ce chiffre. Difficile donc de compter ouvertement sur l’immigration pour maintenir à flot le pays, mais difficile également de faire sans.
Des enjeux sociaux importants
Les enjeux du vieillissement de la Suisse sont économiques, mais avant tout sociaux : le système social de retraite, avec un inactif pour 2 actifs, n’est plus équilibré. D’ailleurs, on s’attend à ce que les comptes de l’AVS ne soient plus équilibrés d’ici à 2020. Et si les coûts de l’assurance maladie ne font qu’augmenter, ce n’est probablement pas un hasard compte tenu du vieillissement de la population. Bref, le système suisse, bien rodé et équilibré, est en train de flancher à cause de sa population qui vieillit. Et j’aimerais adresser un message spécial aux détracteurs de l’immigration en Suisse : sans les contributions des travailleurs étrangers au système social suisse, il y a bien longtemps que tout se serait écroulé.
Conséquences : d’énormes opportunités
Vous pouvez retourner le problème dans tous les sens que vous voulez, il n’existe pas aujourd’hui d’alternative autre que l’immigration pour assurer le développement de l’économie et maintenir à flot le système social suisse, puisqu’il est de toute façon peu probable que les Suisses se mettent à faire beaucoup plus d’enfants. Cela se traduit concrètement par des opportunités probables d’emploi dans les années à venir, voire très importantes à partir de 2030, même s’il est aujourd’hui politiquement incorrect de l’avouer.
Olivier says
Immigration en Suisse, pas de problème, ils n’y sont pas opposé, les suisses veulent juste que l’on construise assez de logements pour accueillir tout le monde et faire baisser les loyers. (le logements a penché la balance dans le vote de l’immigration de masse). Maintenant qu’ils construisent en masse en Suisse et sur l’arc lémanique l’immigration ne pose plus de problème. Le taux de vacance va dépasser les 2.2% l’année prochaine au niveau national, soit une surroffre, un niveau jamais atteint en Suisse. Sur l’arc lémanique c’est la même chose, canton de Vaud va passer a 2% en juin de cette année, donc légère surroffre et 1% a Genève donc légère pénurie. Dans 2 ans aussi bien le canton de Vaud et de Genève auront une très forte surroffre de logements. Du jamais vu. On assiste vraiment a un tournant historique avec des prix qui vont continuer a baisser pour longtemps en Suisse et sur l’arc lémanique. L’immigration ne pose donc plus de problème en Suisse au contraire elle permettra de remplir les logements vides. Sur Lausanne sur 5 récentes promotions ils y encore 265 logements vides……Dans 6 mois OASIS a crissier avec ces 550 logements a louer vont arriver ça va encore accuenter la surroffre de logements.
David Talerman says
Merci Olivier pour ces commentaires très intéressants.
olivier says
Regardez, il y a près de 300 logements disponibles sur lausanne rien que sur ces 5 dernières promotions
http://www.chavannes-lescedres.ch/fr/main/details
http://www.prefleuri-lemont.ch/fr/HomePage
https://www.residence-les-lisieres.ch/
http://www.collinedesreves.ch/fr/HomePage
Il y a 10 autres promotions avec 2700 logements qui arrivent a Lausanne d’ici la fin de l’année. Ca va être le carnage. L’année prochaine même chose. On assiste a un très gros retournement. Ca fait 20 ans que j’ai immigré de France en Suisse et je n’ai jamais vu ça. On se dirige vers une très grosse surroffre de logement dans l’arc lémanique.
Laurence says
Je ne suis pas sûre que les Suisses ne soient pas opposés à l’immigration, tout au moins à une certaine immigration. Il ne suffit pas de construire suffisamment de logements pour que nous vivions tous en harmonie. Je suis bien consciente que le taux d’étrangers établi en Suisse est important et qu’ils contribuent pour une large part à la bonne santé du système économique suisse. Il y a eu les Italiens, les Espagnols, les Portugais, les ressortissants des Balkans, etc. Il y a les expatriés qui viennent vivre quelques années chez nous puis en repartent, après avoir mis leurs enfants dans des systèmes scolaires qui leur permettent de ne pas avoir besoin de s’adapter à l’aller et au retour (qui leur permettent aussi de rester dans une bulle). Il y a les migrants demandeurs d’asile, réfugiés, qu’on essaie d’intégrer. Tant bien que mal. Il y a beaucoup d’étrangers. Mais il y a surtout un système libéral qui, comme vous le relevez, n’encourage pas la natalité en Suisse. Et à mon avis, c’est la préoccupation qui devrait prévaloir : des places en crèche suffisantes, avec un subventionnement adéquat et une défiscalisation importante de ces frais. Et une égalité des salaires qui permettrait aux femmes de s’émanciper d’un système toujours trop patriarcal, où leurs ambitions sont freinées. De pair avec un système social qui ne défavorise pas les femmes non plus sur le plan du 2ème pilier. Etc. On est loin du compte en Suisse.
David Talerman says
Merci Laurence pour votre commentaire. Effectivement, il y a du chemin à faire sur le thème de l’égalité hommes-femmes en Suisse…
Bonvieux says
L’immigration oui, mais en quantité maîtrisée. Il n’existe aucun pays au monde qui se respecte et qui en a fait une passoire, comme c’est le cas en Suisse. Les autochtones perdent leurs emplois laissant à ces « cadres dirigeants » venus du pays voisin décider de leur sort. Donc, non à l’immigration de « tires au flanc ». Autant augmenter l’âge de la retraite et faire recours aux formations continues mais donner la priorité aux suisses. Et non pour les logements vacants supplémentaires qui détruisent les paysages et ne font que de polluer ce magnifique pays.
David Talerman says
Bonjour,
Je suis assez d’accord sur le fait que l’immigration doit être maîtrisée. La Suisse est un des pays d’Europe où la population résidente étrangère est la plus importante en proportion de la population, mais selon moi, le fait d’augmenter l’âge de la retraite et avoir recours à la formation ne réussira pas à combler manque de main d’oeuvre. Le problème, c’est clairement la natalité. Enfin, dans toutes les études faites sur le sujet, il est clairement prouvé que non seulement les étrangers ne détruisaient pas les emplois des locaux, mais que leur activité en créaient (voir par exemple cette étude sur le sujet) ! C’est donc clairement une rhétorique nationaliste que de dire que les étrangers prennent le travail des locaux. Cela existe de manière certaine dans certaines entreprises, mais ce n’est en aucun cas un mouvement de fond comme voudraient le faire croire certains.
Ahmed says
Bonjour ,
Je me permets de laisser un petit commentaire sur la partie immigration :
Tant qu’il il ya du travail chez sois il n’y aura pas cette carte ( jocker)qui existait un certain temps en europe si ce n’est que laisser r’entrer plus d’étrangers.. aujourd’hui l’étranger est sélectifs dans son choix et souhaite vraiment quitter son pays que s’il existe de quoi il pourrait rendre sa nouvelle vie plus lucrative et surtout rentable.. je pense qu’avec l’augmentation des frais d’assurance et surtout l’instabilité de l’avs cela rendra ce choix difficile que il ya 10 ans en arrière.. alors je pense la carte immigration ne serait pas 100% applicable Surtout dans les années a venir.. Prenez l’exemple du canada.. les familles veulent plus immigrer. Leurs priorités c’est une vie prospère, etre en bonne santé, manger Seine et surtout rester à côté du soleil…
L’immigré d’aujourd’hui n’est p’us celui d’hier, l’argent n’est plus une priorité pour lui, il veut mieux éduquer ces enfants dans de grande université, rester près de la famille ne peut pas s’acheter par l’argent..
bref la solution a mon avis c’est que chaque pays est responsable du taux de natalité, il faut pousser ces propres citoyens a faire des enfants .. a mon avis c’est la solution la plus durable que de croire qu’on peut ouvrir cette porte Mystère et voila on est a l’abris..
cordialement