En ce moment, le gouvernement français souhaite relancer le sujet du CV anonyme : une loi l’instaurant a été votée en 2006 pour réduire les discriminations à l’embauche, mais le décret d’application n’a jamais été signé (comme bon nombre de lois en France d’ailleurs), ce qui la rend parfaitement inefficace.
Demain, une cinquantaine d’entreprises françaises vont faire un test et embaucher partiellement sur la base de CV anonymes, dans 7 départements français.
Si le décret d’application n’a pas été signé, c’est qu’il y a beaucoup de sceptiques (voir le rapport qui a été édité à ce sujet), y compris parmi les syndicats et entreprises de recrutement. La loi prévoit la suppression de la photographie, et de touts les informations personnelles telle que le nom, le prénom, l’ âge, la date de naissance, le lieu de naissance, le sexe, la nationalité et la situation familiale.
Les politiques français feraient bien de se tourner vers l’expérience suisse
Tous ces gens devraient peut-être se tourner vers la Suisse pour avoir une réponse : il y a plus d’un an, la société suisse des employés de commerce (SEC) a testé le concept du CV anonyme sur les places d’apprentissage à Zurich (voir l’article de Travailler-en-Suisse.ch « CV anonyme en Suisse : une opportunité pour les jeunes étrangers« ). Les résultats sont sans appel : les jeunes issus des balkans, parfois fortement discriminés en Suisse, ont été beaucoup plus souvent recrutés dans le cadre de l’utilisation des CV anonymes.
Des candidats d’origine étrangère plus motivés et qui ont de meilleurs résultats
Ainsi, alors que les entreprises suisses ont sélectionné 1 candidats étranger sur 3 grâce à ce dispositif, ils ont dans le même temps sélectionné seulement un candidat suisse sur 5. Conscient de leur handicap, les jeunes issus des balkans sont en général plus motivés, et leurs résultats meilleurs. Et l’utilisation du CV anonyme a clairement pu réduire la discrimination à l’embauche pour ces jeunes.
Tiens, il faudrait que j’ajoute le CV anonyme à ma liste des 10 bonnes idées suisses à appliquer en France.
Et si l’utilisation du CV anonyme en France mettait au grand jour un phénomène identique ?
Intéressant de voir les rapports de tris !! Heureusement que les DRH sont là pour garder les balances positives à la « bonne » nationalité, non mais ! )
Une suisse où la compétence prévaudrait à l’embauche ? C’est comme le mur de Berlin selon Mme Merkel de l’Est, la verrai-je de mon vivant?
Pour l’instant, une chose est sûre, ce test demande aussi à être fait sur les profils qualifiés de cadres non? Avec assessment centers à l’appui?
Chiche.
Et là on pourra vraiment parler de résultats fiables des cv anonymes, et démonter les pratiques en cours.
C’est pas beau, comme les résultats du travail des femmes…et de la parité.
Après l’autre test c’est comment le milieu du salariat renvoie aussi les étrangers dans leurs buts en postes, soit parce qu’il était convoité par les uns, « nationaux » et qu’ils l’ont pas eu, le jeu consiste alors à tout faire pour planter le recruté, O infos, désinfos et j’en passe. Très sympatique cette pratique également, j’ai plus de deux exemples voire trois dans mes amis qui en ont fait les frais.
Une autre étude à faire…pr les chercheurs en ressources inhumaines romandes.
La bisette
je suis arrivé en suisse 1990 avec un master en physique et j’ai trouvé vite un poste de ravail comme enseignant en valais, mais le bureau des étrangers m’a interdit strictement de refaire une telle démarche de recherche de travail.
Après avoir quitter le contan du valais, j’ai préparé un diplôme d’ingénieur HES, je n’ai presque jamais trouvé du travail . 50% des réponses à mes postulation est : »vous êtes trop qualifié »!, et les autres 50% : » votre candidature n’a pas été retenue ».
et même les rars fois ou j’obtient un entretien, la 1ère question qui me serra posée est . quel est votre pays d’origine?. et ça s’arrêtte là.
Bonjour,
Ne voyez pas le mal dans cette démarche, elle est au contraire très pragmatique : une entreprise suisse peut très facilement recruter un travailleur ressortissant de l’Union européenne ou de l’AELE, ce qui n’est pas le cas des pays extra-communautaires : pour ces derniers, non seulement l’obtention du permis de travail est un véritable chemin de croix, mais en plus il est aléatoire, le canton pouvant notamment refuser l’octroi du permis. De fait, les entreprises qui ont aujourd’hui beaucoup de choix sur le marché du travail, s’assurent avant toute chose qu’un candidat est bien ressortissant de l’UE et de l’AELE : c’est probablement la raison pour laquelle on vous pose cette question.
Par contre, il serait souhaitable que les entreprises vous communiquent cette information directement, ce serait plus simple je pense.