Lorsqu’il y a quelques années, j’ai rédigé un post faisant la différence entre la Suisse et la France sur le sujet de l’immigration, j’ai déclenché une vague de commentaires, pas toujours très sympa à mon encontre, sur les réseaux sociaux. Alors que lorsqu’on regarde de plus près ce billet, il est factuel, et adresse de manière finalement assez chirurgicale et statistique des problématiques et des constats réels. Alors pourquoi ces réactions ? Simplement parce qu’il y a des sujets qui sont, en France, tellement sensibles, qu’on ne peut plus les adresser, que ce soit de manière factuelle ou avec humour.
C’est exactement ce qui est en train de se passer avec le sujet des étrangers en Suisse, ou des frontaliers. Certains frontaliers et étrangers en Suisse sont exaspérés par les commentaires de certains, collègues, automobilistes ou simple passants. Et pour l’avoir vécu personnellement, c’est très usant et particulièrement choquant quand, dans le tram à Genève, une personne se fend d’un « c… de frontalier« . Même si vous n’êtes pas la cible de cette insulte, ça vous touche forcément. Pareil du côté des Suisses ou de ceux qui habitent en Suisse, et qui finissent par s’agacer d’une situation dont les étrangers et frontaliers ne sont eux-même pas responsables. Au final, c’est beaucoup de frustrations, du clivage et des relations pas au top entre Suisses et Français. Alors quand vous avez le malheur d’aborder un sujet qui met en avant des problématiques de relations entre la Suisse et la France, vous devenez instantanément le messager à abattre.
Par exemple, avec ce tweet volontairement ambiguë, posté également sur Facebook, j’ai eu quelques réactions un peu vertes (sur Facebook) :
La vraie question est : pourquoi #JohnKerry s’est-il fait soigner à #Geneve et pas en France ? 😉
— Travailler en Suisse (@Expatwire) 31 Mai 2015
Ai-je le droit de donner mon avis ?
Lorsque j’ai récemment posté sur Facebook des billets reprenant, là-aussi de manière factuelle, des éléments chiffrés sur les retraites en France et en Suisse, j’ai visiblement importuné certains d’entre-vous, et me suis vu traité de pro-Suisse. Quand je démonte le syndicalisme à la française, on me dit que je n’ai pas le droit de le faire car des personnes se sont battues pour imposer ce syndicalisme. Je serai alors pro-patrons, un &%c! de libéral en quelque sorte. Je me suis même vu traiter de nazi quand j’ai parlé de la dénonciation en Suisse (la personne n’avait probablement pas remarqué mon nom). Bref, je le savais déjà mais à l’évidence, on ne peut pas plaire à tout le monde. Pour être concret, j’ai surtout remarqué 2 choses :
- De nombreuses personnes qui réagissent ne prennent pas le temps de lire les billets : ils voient le titre sur Facebook ou Twitter, et posent un commentaire
- Certains d’entre-vous m’ont mis dans une case (celui qui donne des informations sur l’emploi et la vie en Suisse) et n’attendent pas que je donne mon avis sur tel ou tel sujet (on m’a d’ailleurs récemment dit sur Facebook qu’il fallait que je me contente de donner ce type d’informations et que je ne parle pas d’autres sujets que je ne maîtrisais pas, véridique).
Il va falloir encore faire avec
Du coup c’est vrai, je l’avoue : je ne suis pas toujours très fin sur les sujets, car j’aime bien provoquer pour animer le débat, mais j’essaye d’être précis et pas trop de mauvaise foi. Je manie un humour parfois grinçant qui ne plait pas à tout le monde, c’est exact. J’ai aussi la fâcheuse manie de dire des choses qu’on n’a pas envie d’entendre, et je ne mâche pas mes mots. J’ai aussi mauvais caractères, parfois. Ce qui est sûr, c’est que le style que j’ai développé à dessein dans ce blog est trop direct pour certains. Mais il est authentique. Authentique car si je fais tout ceci depuis 2006, c’est bien parce que j’ai envie de faire passer des messages, au-delà de la simple information que je donne sur l’emploi et la vie en Suisse. En tant que Français, issu d’un pays que j’adore mais qui est définitivement bien trop gâté pour se rendre compte de la chance qu’il a, j’ai l’impression d’être dans un train qui, plutôt que de tenter d’échapper au brasier qui l’attend inexorablement, fonce droit vers celui-ci en se disant qu’il ne lui arrivera rien. Et sur le chemin, on croise le train suisse qui lui va dans le bon sens, avec probablement les bonnes personnes à bord. Alors oui, tout ceci m’exaspère, et j’aime bien échanger sur ces sujets dans ce blog. Vous constaterez que mes remarques et critiques ne vont jamais vers les citoyens (que je respecte et que j’aime sinon pourquoi ferai-je tout ceci ?) mais vers les politiques, dirigeants et autres « entités » nuisibles ou inutiles dans leur forme actuelle (vous remarquerez que je n’en cite aucune, et pourtant la liste est longue).
La Suisse devrait être, selon moi, une source d’inspiration permanente pour la France, du moins sur le plan de l’emploi et de l’éducation (ce ne sont pas les seuls sujets mais si déjà nous arrivions à mettre 10% de bon sens Suisse dans notre système français, nous ferions un très grand pas). Mais je ne rêve pas : au-delà des formules de complaisances, comme celle adressée par F. Hollande lors de sa visite à Berne le mois dernier, il est peu probable que la France veuille s’inspirer de la Suisse : autant tout recréer de A à Z, après tout la France est une grande nation que nos dirigeants, nos chères élites, ont su mener à la situation qu’on connait. Alors pourquoi changer une équipe qui gagne ?
En bref, il va encore falloir faire avec moi et ma mauvaise humeur, car je crois qu’il y a encore 2 ou 3 petites choses à dire…
Il vous faut continuer à être sarcastique, je lis votre blog régulièrement, et je trouve que les propos sont fort intéressants (d’ailleurs si vous pouviez en faire d’avantages j’en serais heureux).
Je trouve fort malheureux si certaines personnes s’en prennent à d’autres.
Il est vrai qu’avec plus de 16% de personnes issues de l’UE, Je trouve que la Suisse est en train de devenir le paillasson de la CE, et cela me déplaît.
Il serait judicieux que les infrastructures, le logement et les transports soient conformes à l’attente de toute personne travaillant dans ce Pays.
votre billet permet de vous re-présenter, et de rappeler qu’un « blog » est subjectif, et c’est à mon sens ce qu’on apprécie dans un blog. vos prises de position sont les vôtres, et vous ne cherchez pas à plaire a tout le monde.
Je ne suis pas toujours d’accord avec vous, mais en effet vos réflexions m’aident à avancer. Bonne continuation.
Bonjour Anne,
J’apprécie votre commentaire.
Vous avez d’ailleurs probablement mieux résumé le sujet en 2 phrases que moi avec mon article (…). C’est exactement ça. Pour les éléments plus objectifs, il y a le site http://www.travailler-en-suisse.ch.
Je suis assez d’accord avec ce que vous dites dans cet article. Je suis un Français qui a immigré en Suisse il y a près de 15 ans (et suis devenu Suisse entre temps) et si j’ai immigré en Suisse a l’époque c’est que déjà je ne me sentais pas bien en France (grève a repetition, insécurité, bureaucratie, état sclérosé, les riches et entrepreneurs sont perçu comme des voyous…) tout le contraire de la Suisse où je n’avais vu en 15 ans les CFF se mettre en grève par exemple. Où les fonctionnaires n’ont plus un statu de fonctionnaire à la Française, où le prélèvement obligatoire est le plus bas des pays industrialisé (33%) avec le Japon et les US contre environ 56% en France, où le president de la confédération attend son train sans garde du corps et reste près de la population…. J’ai voté pour une immigration de masse car l’immigration fait la richesse de la Suisse. Près de 50% des Médecins, Ingénieurs, Chercheurs sont d’origines étrangères, de même pour les jeunes entrepreneurs. D’ailleurs l’immigration s’accélère cette année avec près de 24’000 étrangers qui ont immigré au premier trimestre 2015, un record (près de 100’000 annualisé). Par contre je dois dire que j’ai une dent contre les frontaliers Français qui s’installent a la frontière juste pour encaisser leurs payes et se fichent complètement de la Suisse. Je trouve que le statut de frontalier devrait être interdit et que les gens qui veulent travailler en Suisse, vivent en Suisse. Le canton de Zurich par exemple n’a presque pas de frontalier (environ 10’000) et croit tout aussi vite que l’arc lémanique, de même pour Zug. Les étrangers qui veulent y travailler vont pour l’essentiel s’installer dans le canton et non a la frontière Allemande. Un minimum de respect pour la Suisse SVP.
L’année prochaine on va vraisemeblablement revoter « pour l’application de l’initiale contre l’immigration de masse » ou « pour garder les bilatérales ». Les sondages montrent que les Suisses choisiront a une très large majorité de sauver les bilatérales. Donc au bout du compte rien ne va changer pour l’immigration et les frontaliers et la Suisse comptera selon mes projections 10.5 millions d’habitants en 2030 (une chance car on va pouvoir financer nos retraites grace a l’immigration).
Je suis un Français qui suis tombé amoureux de la Suisse et de ses valeurs
La Suisse pays le plus innovant au monde, pays où les gens sont les plus heureux, pays où le chômage est le plus bas au monde avec la norvège, pays où l’endettement public est un des plus bas au monde des pays industrialisés, pays enregistrant le plus fort excédant commerciale par habitant, loin devant l’Allemagne et le Japon. Pays où il y a le meilleur système éducatif au monde aussi bien en primaire qu’en secondaire, classé 4ième au monde pour les collégiens en math selon PISA et a les meilleurs école d’ingénieurs ETHz et EPFL d’Europe et meilleur école de management au monde IMD numero 1 mondiale pour les MBA et EHL numero mondiale pour management dans l’hôtellerie/restauration.) et un des meilleurs systèmes de transport (train , réseau routier et aéroport). Pas étonnant que l’économie marche très bien et qu’on enregistre le plus fort taux d’immigration des pays riches (moyenne de 1.3% de la population /an sur les 10 dernières années juste devant l’Australie). Je rêve que la France s’en inspire. Mais les Français sont beaucoup trop fiers pour ça….
Bonjour Julien,
Merci pour ce feedback plus que précis ! Il n’y a qu’un point sur lequel je serai plus réservé que vous : le fait que les François soient trop fiers. Je ne sais pas si les Français sont fiers ou pas dans l’absolu, mais pour ma part je mettrai plutôt la faute du côté des politiques (encore une fois) car pour marquer l’histoire, rien de tel que de laisser son nom à une loi (et forcément, si on pique les idées ailleurs, ce n’est pas pareil)…
Bonjour,
En réponse à Julien.
Les frontaliers sont toujours montrés du doigt pour venir prendre des emplois et des bons salaires. Je pense qu’il doit y avoir un échange entre les deux pays.
Dans votre feedback vous ne parlez pas des suisses qui s’installent en France et qui travail en suisse et qui profitent des
logements à bas coup et l’alimentation peu cher.Ils sont heureux grâce à leur pouvoir d’achat énorme par rapport à notre pouvoir d’achat,simple français qui travail en France.Tout est cher en zone frontalière.Je suis d’accord que notre système d’emploi n’est pas très bon .Il y a beaucoup de choses à changer dans plusieurs domaines pour améliorer l’économie de la France.Il faut juste du temps.
Très juste! Nous avons les mêmes visions de choses, Yann!
En plus, les personnes qui trouvent que leur réussite personnelle en terme de droits suite à l’acquisition de la nationalité ne doit pas être accessible aux autres, les simples frontaliers, qu’on voit comme une sous-race en Suisse, de la part d’un français, c’est un coup bas à son »ancien » pays.
Je viens de découvrir ce blog en cherchant des infos pour expliquer à des Français la différence entre délation et dénonciation et le mode de vie en Suisse.
J’ai été frontalier pendant 10 ans avant de vivre en Suisse également 10 ans.
Après 10 ans en tant que frontalier et malgré le fait que j’allais souvent en Suisse au cinéma, danser, au resto…je me suis rendu compte, quand je suis parti y vivre, que je ne connaissais RIEN à la Suisse et au mode de vie des Suisses. AB-SO-LU-MENT RIEN !
Et pourtant je suis quelqu’un de curieux de tout, qui va vers les autres, et au delà de la norme. Ce qui est loin d’être le cas de la majorité des personnes. Non, un frontalier, en général, ne connait rien de la Suisse.
Et je rejoint JULIEN.
Depuis 5 ans je suis dans le Sud-Ouest.
La France est SINISTRÉE.
Les Français, en effet, devraient prendre en exemple pas mal de choses .en Suisse. Mais cela ne se fera jamais ; différence de mentalité. Les « Zélites », les Hauts fonctionnaires, les fonctionnaires, les employés, les assistés.. tous sont Français et tous ont la même mentalité. (je généralise et il y a des exceptions), mais le schéma est le bon.
Je suis né en Espagne, j’ai grandi en France et vécu un peu à l’étranger, dont 10 ans en Suisse. Ma femme est Suissesse, la précédente Marocaine (universitaire Suisse) et celle d’avant, Italienne). La Suisse est, pour moi, il est vrai, un modèle à suivre.
Benty
Bonjour David,
De grâce continuer à exprimer vos opinions. A chacun de prendre les informations et ses positions en mon âme et conscience!
Pour ma part je suis Suisse et j’ai passé plus de 25 ans de ma carrière en Suisse et Europe. Depuis 2009 j’ai une entreprise en France (et oui !!) Et certains de vos posts, je l’avoue, me font sourire, mais je dois avouer que vous êtes bien en deçà de la réalité. Mais encore une fois c’est une question de personne, d’interprétation et surtout de capacité de s’auto questionner et de pouvoir et vouloir apprendre des autres… aujourd’hui je crois pouvoir dire que le pari est gagné avec mes fidèles collaborateurs et mes clients mais le chemin a été pavé de gros obstacles.
Bonjour Marty,
Un Suisse qui a une entreprise en France : c’est donc possible (je plaisante bien sûr, j’ai moi-même créé une entreprise en France).
Merci pour votre commentaire et le partage de votre vision.
A très bientôt sur ce blog.
Bonjour,
Je suis votre blog très régulièrement et je trouve en effet très triste qu’on ne puisse plus parler librement de sujets « sensibles » sans se faire aboyer dessus!
Etant française, je constate tous les jours les pseudo tabous des bon franchouillards. On ne peut plus s’exprimer sans attiser la haine!
Etant une grande amatrice de médias, je passe mon temps à regarder les commentaires des gens sous les gros titres.. Et quelle tristesse! Si vous avez le malheur de ne pas aller dans le même sens que la majorité, vous vous faites insulter, rabaisser. Quand vous voulez faire valoir des arguments, on cherche à vous reprendre sur d’éventuelles fautes d’orthographes, le but étant de vous faire fermer le caquet coute que coute. Je remarque cela depuis quelque années et c’est désespérant. Et j’ai suivi les commentaires sous votre fameux poste « polémique » ………
Ce que je remarque c’est que malgré les insultes prodiguée à mon encontre par certains suisse, j’aime la mentalité suisse, j’aime ce pays, sa culture, son ouverture d’esprit. Peut être parce que je vis au quotidien avec des suisse de nationalité et qu’ils m’ont transmit leur manière d’être depuis toutes ces années. En termes d’éducation, de relationnel, de médecine (les médecines douces et médecines parallèles), concernant les fonctionnaires et les aides sociales. Je pense qu’il ne faut pas bien longtemps pour voir que le modèle suisse est bien plus viable que le modèle français.
Maintenant je comprends les suisses qui ne supportent plus les français, car moi meme j’ai de plus en plus de mal avec les dits frontaliers, leurs grosses voitures et leurs attitudes pédantes parce qu’ils se croient tout permis et au dessus de tout/tous, grâce à leur 6000chf par mois … Triste vérité.
Pour conclure je pense que la france n’a que ce qu’elle mérite et que si les francais agacent dans autant de pays dans le monde, ce n’est pas pour rien. Et je pense en être une victime collatérale, tant pis pour moi!
Continuer votre travail en poussant le débat, on a besoin de personnes comme vous, quitte à montrer la véritable nature d’une population d’un pays (qui est pourtant originalement la mienne)
Bien cordialement
Merci Maureen,
Pour ma part, je suis persuadé que ce que nous voyons n’est de loin pas représentatif de l’ensemble des frontaliers. Et on ne peut pas juger une communauté sur la base de ce que fait une minorité. Maintenant, il y a aussi des comportements issus de différences culturelles qui posent encore beaucoup de problèmes (car là on ne se rend même pas compte qu’on heurte la sensibilité ou la culture de l’autre).
Avez vous entendu parler d’une quelconque réforme populiste en France ? On nous a vendu du social (la hausse des impôts sur les moyennes classes, les pauvres n’ont jamais rien payé, et les riches on leur fait des cadeau pour pas qu’ils partent), on nous a vendu du rêve (le smic a 1800€), on nous a vendu de la croissance (proche des 0%), on nous a vendu de l’emploi (hausse du chômage)…
Bref la politique à fait du spectacle et continue, mais au final : Allongement des cotisations, report de l’age de la retraite, augmentation des logements sociaux et financement de l’état donné aux entrepreneurs (si vous saviez le nombre de projet Bouyg*** immobiliers mixte sociaux/acquisition que j’ai vu en 2 ans…) et l’état est toujours plus pauvre.
Aujourd’hui j’ai été chez le médecin, ce que je ne fais que très rarement puisque je suis peu malade. Le médecin était conventionné mais ses actes ne font pas partie des « actes de la convention », les médicaments, aucun n’étaient remboursés. Pourtant j’ai cotisé à ma sécu et ma mutuelle ces 5 dernières années, pourquoi ?
Aujourd’hui, la sécu à donné 23€ à un médecin pour qu’il me dise que ça va me couter 2000€ de soins
Je découvre la suisse, au travers de mon futur mariage, mais pour l’instant tout ce que j’ai vu est bien mieux pensé et beaucoup plus efficace. Je trouve qu’il y a une sur-fonctionnarisation dans le système suisse (nécessaire pour le fonctionnement cantonal, puisque ce sont de mini-états) mais même avec ça ils sont plus rapide et plus efficace qu’en France. Et j’ai hâte de contribuer à l’évolution de ce pays qu’est la Suisse.
Bref on s’en fiche des commentaires des franchouillards, ils ont juste rien compris.
Merci pour votre soutien Yohann. Il y a aussi les réactionnaires qui n’ont jamais mis les pieds en Suisse…
Bonsoir Mr Talerman,
Vous me permettrez de faire un demi mea culpa, car j’avoue n’avoir pas été tendre avec vous sur deux de mes postes. Ce n’est pas, pour ma part, votre blog que je méprise, bien au contraire, si je vous suis c’est que justement, il y a des choses intéressantes, mais peut-être vous ne vous en rendez pas compte, mais sur certains sujets, oui je le confirme (mais avec un peu moins de véhémence), je ne vous trouve pas toujours objectifs dans vos analyses, mais je trouve aussi, que la clarification que vous avez faite doit être saluer, car cela veut dire aussi que vous savez prendre du recul, et la je vous dit chapeau.
J’aimerai revenir sur un commentaire que j’ai lu, je cite : Par contre je dois dire que j’ai une dent contre les frontaliers Français qui s’installent a la frontière juste pour encaisser leurs payes et se fichent complètement de la Suisse. Je trouve que le statut de frontalier devrait être interdit et que les gens qui veulent travailler en Suisse, vivent en Suisse. Le canton de Zurich par exemple n’a presque pas de frontalier (environ 10’000) et croit tout aussi vite que l’arc lémanique, de même pour Zug. Les étrangers qui veulent y travailler vont pour l’essentiel s’installer dans le canton et non a la frontière Allemande. Un minimum de respect pour la Suisse SVP. C’est une blague ou quoi, non mais sérieusement, allez vous les week-end à la frontière Franco-Suisse romande Julien? Je vous conseille d’y aller plusieurs semaines et vous y verrez énormément les Suisses faire leur course en France, cela même qui critiquent les frontaliers, mais qui en réalité n’y vont que pour ça, et pour info, je ne suis pas analyste donc je n’ai pas les chiffres exacts, mais beaucoup de Suisse partent vers la France pour y résider, ou y prendre leur retraite, parce que la Suisse serait trop coûteuse pour eux. Je vis en Suisse depuis 2004, donc un peu moins que vous, je me suis marié avec une femme Suisse allemande d’Appenzell, divorcé depuis avec un petit bout de 10 ans, j’aime et j’ai appris à aimer la Suisse, mais cela m’hérisse le poil quand j’entends de tels dires. Vous dîtes que vous allez revoter pour les bilatérales, là encore, je trouve cela risible, car quand je suis arrivé en Suisse c’était justement le vote pour les bilatérales, et j’ai expliqué à mon ex femme que c’était une erreur d’ouvrir les frontières, résultat les Suisses ont fait marche arrière depuis, et là, bien sur les politiques vont encore noyés le poisson pour faire changer le peuple Suisse d’avis, parce que cela bloque cette position avec l’Europe, cela me fait doucement penser à Mr Sarkozy tout d’un coup, sauf qu’en Suisse c’est une vraie démocratie, en France, je pense que c’est loin d’être ça.
La Suisse est un très beau pays, et j’apprécie qu’en Suisse, on est pas encore en France, point de vue des incivilités, des banlieues et autres, mais je suis assez critiques sur plusieurs choix de la Suisse qui sont imposés aux étrangers…. cela je le garde pour moi.
Merci encore Mr Talerman pour ce que vous faites et moi aussi, j’ai mauvais caractère 🙂
Bonjour,
Merci pour ce commentaire. Dans l’exemple que vous citez, il est vrai que les personnes ne se rendent pas forcément compte de ce qu’elles disent, et effectivement cela dénote parfois d’un manque de respect pour le pays d’accueil. Passons.
Concernant nos échanges sur la page Facebook, c’est pour moi quelque chose d’assez naturel, et je crois très sincèrement que c’est avec les feedbacks de mes lecteurs, même s’ils sont parfois un peu « verts », que j’avancerai ! Donc n’hésitez pas à me faire des piqures de rappel si jamais ! Bonne journée et à bientôt.
tout ce que je sais c’est que votre blog m’a bien aidé lorsque j’ai déménagé en Suisse en 2010 – Je suis retourné chez moi depuis mais sans oublier de vous lire encore de temps en temps même si… 🙂
Bonne continuation!
Merci Jérôme ! Sans indiscrétion, pourquoi êtes-vous retourné chez vous ?
Magnifique! Tout est dit en une question!
David, vous faîtes un excellent boulot!
Vous créez des débats. Il y a rien de mieux! Surtout dans une époque de crise et de transition comme celle que nous sommes en train de vivre.
Je suis frontalier et je me rappelle que quand je me suis installé dans la région en 2009 je ne croyais pas qu’ils puissent y avoir de telles mésententes entre frontaliers et suisses. Je me demandais : mais pourquoi les gens se haïssent autant alors que nous nous trouvons dans une des zones les plus riches au monde!?
En fait aujourd’hui cette situation me fait sourire. Il a des accords bilatéraux franco-suisse qui gèrent notre argent. Après chacun est libre de vivre et d’aller faire les courses où il veut. Certains frontaliers choisissent d’utiliser des grosses voiture d’autres font du covoiturage, certains suisses vivent en Suisse d’autres suisses vivent à la frontière tout en gardant leur résidence principale en Suisse (pas sympa pour l’Etat français), certaines se font licencier ou démissionnent à cause de la sournoise pratique du mobbing très rependue en Suisse, d’autres luttent pour dénoncer ces genres de pratiques cannibalesques dell’homo homini lupus. Et enfin, certains diront que la Suisse c’est l’Eldorado (et je souscris à cette idée), et d’autres diront que la France c’est un pays arriéré (et je souscris à cette idée aussi).
« Laisser faire, laisser passer, le monde va de lui même », n’est-elle pas d’ailleurs le concept de base du néo-libéralisme suisse ? 😉
Pour qui aimerait approfondir le thème du néo-libéralisme en Suisse voilà un article récent apparu sur la tribune:
http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20140330trib000822758/le-neo-liberalisme-berceau-de-l-extreme-droite.html
Merci pour les encouragements et pour ce feedback très personnel. A bientôt sur ce blog.
Je lis une fois de plus que notre pays, éternel-paradis-fiscal-sur-lequel-les-hauts-fonctionnaires-européens-peuvent-se-faire-les-griffes-tout-en-présentant-la-vaseline-à-l’Oncle-Sam, est une fois de plus cible de l’éternelle rancœur de nos voisins de gauche (géographiquement, bien entendu!).
Pour le « mobbing », autant dire qu’un suisse travaillant dans son pays pour une entreprise française est très rapidement mis sur le carreau, je le dis à titre personnel (lointain) ainsi que pour un de mes amis qui vit aujourd’hui le même cauchemar.
Le « néo-libéralisme suisse » comme j’ai pu le lire plus haut, n’est pas le fait de hauts fonctionnaires issus d’écoles déconnectées de la réalité, mais bien de votations populaires tant on assiste à l’échec complet de politiques gauchistes dévastatrices. Je me permets de le dire, car « bénéficiant » depuis peu en Suisse de l’Assurance invalidité, loin de m’en plaindre, je souligne que je n’ai JAMAIS été soutenu par la gauche, trop occupée à trouver des sujets plus porteurs. L’UE, par exemple. Le socialisme est de tous les naufrages, et n’est chez nous, fort heureusement, qu’un parti décoratif, de figuration, destiné à plaire aux voisins. Nous fonctionnons différemment et il vous faut l’accepter. Ou pas!
A Rome, fais comme les Romains!
Bonjour David, bonjour à tous,
Je suis frontalier mais à la différence de la plupart d’entre vous, je travaille à Luxembourg. Suis-je hors-sujet pour autant ? Je ne le pense pas, pourquoi ?
Je réalise que les problématiques soulevées sont parfois assez similaires, ici.
Mais avec ma propre expérience, j’ai acquis une certitude : comparer un pays de 500 000 hab. ou de 8,08 millions à un autre de 66 millions reste une gageure. Les comparaisons -plus pertinentes ?- seraient la Suisse vs la Belgique, la France vs l’Allemagne ou l’Italie…A voir.
Quant au statut de frontalier qui devrait être interdit selon un blogueur, je trouve cette réflexion simplement sans grande intelligence. Si tous les frontaliers devaient devenir résidents, il faudrait revoir les installations scolaires et hospitalières, les réseaux de transports, les plans d’urbanisation… Un chantier de plusieurs décennies. Les idées simples sont parfois des idées courtes.
Le french-bashing et le bashing tout court, c’est facile, c’est tendance et nul besoin de développer des arguments raisonnés et ciselés. Portes ouvertes et lieux communs sont légions.
Quant aux relations de travail, elles demeurent très souvent complexes et ne doivent pas être le seul angle pour se forger la vision « holistique » du pays d’accueil.
Combien de fois j’ai entendu : en France, en Allemagne, aux Etats-unis, au Luxembourg, en Suisse…ici, on est très conservateurs. J’ai découvert un petit livret publié par les Inrocks sur une Suisse décalée, insolite. J’invite tout le monde à le lire, frontaliers, touristes et même les Suisses. Ils verront que vu de Paris ou de France, l’arrogance a parfois la définition de l’ouverture, de la curiosité… de l’envie. Et que les villes suisses regorgent d’ingéniosités et d’initiatives.
Selon moi, l’intelligence du propos doit rester le respect de l’endroit où on est, d’adopter ses règles et ses usages et d’apporter sa contribution (consommation, participation aux événements du lieu selon ses affinités évidemment). Je suis conscient, ce n’est pas toujours aisé quand on passe plus de 3 heures par jour dans les bouchons !
Et puis, il est vrai aussi que nous avons tous fauté au début de notre carrière dans notre nouveau pays d’accueil (vous savez le fameux département supplémentaire ! Mais je vous rassure les Belges -province supplémentaire- et les Allemands -lander supplémentaire- signent avec la même maladresse que nous). Cette maladresse, ce réflexe de comparer notre nouveau pays avec notre propre pays, c’est un peu humain, non ? Mais le temps et la maturité effacent ce défaut de jeunesse pour la plupart d’entre nous.
Pour terminer, je considère qu’être frontalier est une vraie richesse (pas de mauvais jeux de mots, svp :)). Si au début, cela requiert un peu d’effort, de curiosité et aussi quelques tensions, profiter de deux cultures dans la même journée est un enchantement. Je m’ennuie très vite maintenant quand je suis dans un contexte trop franco-français. non par rejet de ma propre culture que j’aime mais avec mon parcours, j’ai appréhendé d’autres nuances, d’autres sensibilités tout simplement.
D’ailleurs, j’espère élargir un jour ma vie à une troisième culture.
Merci David pour vos commentaires et vos recommandations diverses. Ils m’aident à me forger une idée sur la Suisse.
Bonsoir,
Merci pour ce feedback très intéressant !
Article interessant.
Un remarque :
vous ecrivez que « La Suisse devrait être, selon moi, une source d’inspiration permanente pour la France, du moins sur le plan de l’emploi et de l’éducation »
* la Suisse est incapable de former infirmiers, aides soignantes, informaticiens, agent de restauration, etc….
Alors oui, la Suisse a un taux de chomage de 3.4% au plan national (si on compare en terme de bassin d’emploi, le differentiel avec la France est moins flagrant, mais evidemment bien réel),
Oui, la Suisse sait attirer beaucoup de ses jeun es vers des filieres en alternance, mais il y a tout de meme de grosses lacunes….. dont nous profitons..))
Bonjour Max,
Je modérerai votre commentaire : ce n’est pas que la Suisse est incapable de former ces personnes, c’est qu’il n’y a simplement personne ! Ce n’est pas tout à fait la même chose : on ne parle pas de problème qualitatif mais d’effectif !