En France et en Suisse, il y a actuellement de grands débats sur les retraites : en France, sur le régime en général (âge des retraites, manière de financer…), et en Suisse sur le 2ème pilier, sur le taux de conversion (taux multiplié au capital qui donne la rente une fois à la retraite).
Ce qui est très inquiétant, c’est la manière dont le peuple aborde ces questions graves dans chacun des deux pays : En France, on bloque toutes discussion, en Suisse, on aborde le sujet de manière démocratique, citoyenne et responsable.
Et surtout, en France, on adopte la bonne vieille attitude qui consiste à refuser la perte des acquis sociaux et qui a contribué à nous mener là où nous sommes : dans une belle impasse.
En France, on ne veut pas changer un modèle qui est manifestement voué à l’échec
En ce moment en France, c’est le grand débat de la réforme des retraites. Cette patate chaude que tous les politiques se refilent depuis 20 ans provoque dans l’Hexagone un véritable scandale, tant il paraît impossible de revenir sur les acquis sociaux.
En fait, dans les pays de l’OCDE, en moyenne, les revenus des personnes âgées de plus de 65 ans proviennent :
- à 60% des fonds publics (retraite publique ou prestations sociales)
- à 20% des fonds de retraite privée ainsi que de l’épargne individuelle
- à 20% du travail (salarié ou indépendant)
en France, la part de fonds public est supérieure à 85%, c’est, après la Hongrie, le pays qui propose la plus grosse part de fonds publics (malheureusement, je n’ai pas les chiffres pour la Suisse).
Et quand on regarde un peu les chiffres comparés pour la France et la Suisse, on prend peur :
Age légal de départ à la retraite en France et en Suisse
- Suisse : 65 ans pour les hommes (64 ans pour les femmes)
- France :
6062 ans (avec un âge effectif de départ à 58,7 ans…)
Nombre d’années de travail nécessaires pour avoir une pension complète
- Suisse : 44 ans pour les hommes (43 pour les femmes)
- France : 41 ans
Dépenses publiques au titre des prestations (en % du PIB)
- Suisse : 6,8%
- France : 12,4%
En Suisse, on votera le 7 mars prochain sur une baisse ou un maintien du taux de conversion (et donc du montant des retraites)
Côté Suisse, le sujet déchaine tout autant les passions, mais on semble un poil plus responsable : on va demander aux citoyens de se prononcer pour ou contre une baisse du taux de conversion, qui est le taux qu’on multiplie avec le capital accumulé sur son 2ème pilier pour avoir le montant de la rente qu’on recevra, une fois à la retraite.
En Suisse, où l’âge de la retraite est déjà plus lointain, on prend déjà des mesures encore plus drastiques.
Retraite en France : un bateau qui prend plus l’eau que le bateau suisse, mais on se demande encore s’il faut écoper.
Donc, si je résume : en France, on prend sa retraite plus tôt qu’en Suisse (5 ans tout de même), on travaille moins par semaine (35 heures en France contre au minimum 40 heures en Suisse), on a plus de congés payés (5 semaines en France contre 4 semaines en Suisse, 5 suivant la Convention Collective de Travail (CCT) ou le règlement intérieur de l’entreprise), et on refuse tout changement. Il y a de quoi s’interroger.
Si je devais faire une comparaison hasardeuse : en Suisse, le bateau prend l’eau et on se demande s’il faut utiliser des seaux de moyenne, grande ou très grande taille pour écoper, en France, on se demande si c’est bien nécessaire d’écoper… On n’a pas gagné.
Et vous, que pensez-vous des réactions des Français et Suisses face à la difficile question des retraites ?
Données chiffrées, source : OCDE : Points Essentiel – France, Les pensions dans les pays de l’OCDE
Retrouvez plus d’informations sur la retraite en Suisse sur le site Travailler-en-Suisse.ch
Pierre says
Vous n’avez pas la cruauté d’aborder la question des régimes spéciaux en France. Une chose qui choque beaucoup de Suisses. Ici très peu de régimes spéciaux . Un des rares que je connaisse est celui de la police genevoise. Sinon 60 ans minimum, je crois même que les CFF appliquent le régime général.
Le fait également d’avoir chaque année un relevé individuel avec le montant en francs de ce que vous toucherez permet de faire prendre conscience très précisément aux gens de leur avenir. En France un relevé par points, assez obscur, deux ou trois fois avant de prendre sa retraite et c’est tout.
Je partage complètement ce que vous écrivez sur l’avenir des deux systèmes.
David Talerman says
@Pierre : analyse très juste. Les régimes spéciaux, c’est vraiment une honte. Pour votre commentaire sur le relevé, votre remarque est très pertinente.
Pierre says
Une précision. Le régime général suisse est bien entendu de 65 ans pour les hommes. Quand je parle de 60 ans dans mon message ci dessus il s’agit de la retraite pour certains métiers ayant des régimes spécifiques.
Laure says
Les Français intelligents ont intégré le fait que la faillite du système de retraite est sûre, et ils ont pris leurs précautions.
Que ce soit en Suisse ou en France, le système de répartition est un système collectiviste qui est voué inéluctablement à la faillite.
Attention cependant quand vous parlez de « dépenses publiques » concernant les retraites. Cela ne concerne que les fonctionnaires, dont les retraites sont payées par l’Etat. En effet ceux qui sont dans le privé reçoivent en guise de retraite ce qu’on a prélevé (volé, de mon point de vue) aux actifs, il n’y a là pas un centime d’argent de l’Etat. Ce qui fait que les retraites dans le privé ne sont garanties par rien, il y a d’ailleurs des caisses de retraite qui ont fait faillite, par exemple la Caisse des Bouchers de France, faute de cotisants suffisants, a été dissoute.
Les Français s’imaginent que l’argent de leur retraite existe quelque part. Ils sont persuadés d’avoir, leur vie durant, cotisé pour eux-mêmes. Profonde erreur. Ils ont cotisé pour les autres, et leur argent a disparu. Ils ne sont riches que de l’espoir de voir l’État parvenir à contraindre les générations suivantes à cotiser pour eux. Mais si les « générations suivantes » ont disparu, c’est à dire ne sont plus assez nombreuses, comme c’est le cas en France, que peut l’État ? Rien, sauf mettre le système en faillite.
David Talerman says
@ Laure : vous êtes de retour, bienvenue ! Je vois que vous n’avez pas perdu votre sens critique. Le problème, c’est que ce sont justement les personnes qui en ont le plus besoin de la retraite (ceux qui ne peuvent pas se la construire seul) qui vont en subir les conséquences les plus graves : les personnes les moins aisées. Le fossé risque de s’agrandir encore plus avec l’âge entre riches et moins riches, et çà n’est bon pour personne…
Guillaume says
Oui mais le taux de fécondité est de 2 enfants par femme en France contre 1,4 en Suisse. Donc moins de cotisants pour la Suisse. Ceci étant il faudra que les « 2 » puissent trouver un boulot car on est sur un système par répartition. En clair vaut quand même mieux être en Suisse avec un plus fort pouvoir d’achat pour se construire sa retraite. Les baby boomers sont des profiteurs.
Nos grand parents ont connu la guerre, nos parents le plein emploi et les retraites généreuses, nous la crise et pas de retraite.
Mimile says
Personnellement je suis encore aux études, il me reste au minimum 2 ans à passé en HES pour avoir mon bachelor. J’ai pris conscience des problèmes de retraites très tôt suite au cours de culture général obligatoire durant les 3 ou 4 ans d’apprentissage. J’y ai appris bon nombre de chose très interessantes, entre autre le fameux système des 3 pilliers. Juste après mes 19ans, j’ai eu un entretien avec un jeune conseiller en patrimoine, accompagné par mon père, et j’ai signé un contrat d’assurance vie de durée maximal, soit 45 ans, avec pour commencer (une fois que j’aurais trouver un job je pourrais mettre beaucoup plus) 150 CHF de « sauvé » que je paie une fois l’an pour limiter l’intérêt prélevé sur chaque mensualité (au lieux de 12fois un petit interêt, je n’en paie qu’un plus gros mais plus intéressant tout de même).
Cela fait maintenant 4 ans que j’ai signé, et mon capital se monte à 7’200 CHF alors que je suis encore qu’un pauvre étudiants qui ne travail qu’environ 10-12h par week-end. Une fois mon bachelor en poche j’aurais 10’800 CHF disponible pour me lancé dans la vie active en cas de coup dur. Peut-être que je suis un peu naïf encore mais une chose est sur, lorsque j’aurais l’âge de la retraite, elle sera à en tout cas 70 ans, voir plus et ma rente sera moins que minimum vital. Alors je prend les devants.
Je ne fait aucune critique sur le sujet mais j’apporte un point de vue qui peut peut-être faire réfléchir certain.
(Lorsque mon contrat arrivera à terme dans 41ans, je ne serais pas encore retraité mais je diposerais en sois d’une rente plus que confortable soit d’un capital proche du demi million de CHF avec 150 CHF par mois donc c’est stricte minimum … Ca fait envie mais je croise les doigts pour que ca dur, pas de faillite, pas détournements et autre, pitié … )
Mimile says
Ah pour compléter, par ce système je profite du 3ème piller a ou b, c’est à dire la prévoyance individuelle donc le pognon qu’on se fait « voler » n’est redistribuer mais bel est bien stocké électroniquement sur un compte à mon nom et dont je suis le seul autorisé à en retiré une partie sous certaine conditions uniquement avant terme. Par exemple si je décide de construire ma maison, d’acheter une voiture, ou une besoin d’une grosse somme d’argent rapidement, en fait pour des événements dit « exceptionnel » soumit à consultation. C’est a dire que je n’ai pas de carte mais seulement un numéro d’assuré, je dois envoyé une lettre à mon assurance vie qui elle décidera si oui ou non je peu retiré une partie du capital …
Je n’ai aucune idée de ce qui est possible de faire ne France à ce niveau mais je suis curieux d’avoir d’autre point de vue ^^
David Talerman says
@Mimile : En France, il n’y a pas d’équivalent du 2ème pilier (retraite par capitalisation) : vous accumulez des points, ces points ont une valeur, et la valeur de ces points est changée au fil du temps par les autorités. C’est un peu schématique, mais c’est ça. L’équivalent d’un 3ème pilier a bancaire serait par exemple un PERP (pour les avantages fiscaux qu’il procure).
vincent patrick says
celui qui a écrit cet article de vit pas en france! En France il n y a plus rien, plus de droit du travail, travail le dimanche, plus de cdi mais des cdd et en plus salaires minables et comme il n y a plus rien il faut en plus travailler jusqu à 70 ans !!!!! en Suisse il y a désormais plus de droit du travail qu en FRANCE et des salaires corrects!!!! En france tant que les patrons payerons plus de 300 euros leurs salariés, ils dironts qu ils ont trop de charge!!!
David Talerman says
@vincent : plutôt d’accord avec vous sur le fait que les salariés ne sont pas assez payés. Mais les charges en France sont une réalité qu’on ne peut plus ignorer, et ce d’autant qu’on est dans une logique de compétition internationale.
Mais surtout, si le droit du travail français s’assouplissait, les patrons chercheraient probablement moins à le contourner (…). En particulier, se séparer d’un salarié en France, c’est parfois mettre en péril sa société (pour les PME). Et ça, ce n’est pas normal, le droit du travail est beaucoup trop favorable aux employés, et de nombreuses conséquences (notamment sur les salaires) en découlent !
Globetrotter says
C’est un fait cher Vincent, David a raison bien au contraire c’est justement parce que l’employé en France est super protégé par le droit du travail que les employeur rechigne à engager en CDI. A force d’aquis, et autres subterfuges pour que l’on ne puisse pas se séparer d’un employé trop facilement les entreprises sont comme les chats, une fois échaudés ils craignent l’eau froide…
Cependant je suis entièrement d’accord sur les salaires, si ils veulent relancer une cynérgie économique, ils feraient bien d’augmenter les salaires même si de bien entendu les gens ne commenceront pas à dépenser de suite, cela finira par arriver si la stabilité et le pouvoir d’achat augmentent !!!
L’être humain est ce qu’il est il veut tout tout de suite sans trop donner…et en France avec les syndicats c’est un peu ça, l’idée de base de ces derniers n’est pas mauvaise mais ils sont trop à l’extrême et comme en politique trop à gauche ou trop à droite cela ne fait pas avancer le schmilblick bien au contraire !!!
Roxane says
Peut-être mon avis (un peu tardif) est-il un tantinet grossier, mais…
Dans un pays comme la France, ou tout un chacun veut de base toujours plus en en faisant toujours moins, l’état économique actuel n’est pas une surprise. Pour espérer survivre, il va vous falloir contourner les lois, travailler comme des fous, pour des salaires toujours plus ridicules. C’est la loi du marché, et elle s’est amorcée il y a déjà de nombreuses années. Chaque offre de redressement a été accompagnée avec force grèves et refus sans même entrer en négociation.
Il n’y a pas de fumée sans feu.
Et pas de crises sans choix égoïstement irréfléchi.
Je vis en Suisse. Pendant mes études, j’ai dû cumuler jusqu’à trois jobs pour espérer m’en sortir assez bien. Il m’es arrivée de déserter les bancs des cours et de dépasser les 50 heures de travail par semaines pour pouvoir payer toutes mes factures. Je n’ai pas eu de vacances (entendre par là au moins trois jours d’affilé sans travail) depuis des années et à présent que je viens enfin d’avoir un contrat stable, je sais déjà que ma retraite ne dépendra quasiment de ce que j’ai mis à côté.
Bienvenu dans le monde du capitalisme!
Ce système a été voulu. Maintenant, il est plus que clair qu’il va falloir arrêter de geindre et se mettre sérieusement à considérer la situation au lieu de se plaindre contre les méchants politicien en bloquant tout un pays ce qui, soit dit en passant, ne fait que le couler encore plus économiquement parlant (tout en faisant bénéficier la Suisse qui a vu des chiffres d’affaire croître en région frontalière grâce au français moyen qui ne voulait pas bosser pour « protester »).
Sans vouloir verser dans un extrême politique (puisque j’avoue apprécier ce système qui finalement récompense, quand on y réfléchit bien, ceux qui ont appris les bases élémentaires d’une vie en société) quand est-ce que l’individu prendra la peine de penser au bien de la collectivité sur le long terme? De toute évidence, ce n’est pas pour tout de suite, et encore moins en France.
Ed says
Ahlala la France ce pays qu’on doit effacer de la carte des nations du Globe.
Je vous comprends j’avais le même sentiment en arrivant en Suisse il y a 5 ans, mais une fois la lune de miel passée je suis revenu à la réalité!
En Suisse un Français est celui qui vole les emplois des Suisses, un Français est celui qui fait tirer et accepte des salaires vers le bois créant un dumping salarial.
Un étranger en Suisse est une menace pour l’identité Suisse, on le voit au niveau des votations actuelles.
Un français tout comme les 25% d’étrangers qui habitent en Suisse n’ont pas le droit au vote, et acceptent des votations/initiatives dictées par des groupes radicaux de droite (UDC). En ce moment « Renvoi des étrangers criminels » en clair et je vous donne un exemple extrême qui peut arriver :
– vous ramassez un porte monnaie tombé d’une personne pour le lui rendre, elle vous accusera de vol et vous repartirez illico presto (automatiquement) pour la France ou pays d’origine, même si vous et vos enfants n’ont plus ou aucunes attaches.
De plus il faut s’habituer à tout payer, de l’attestation de domicile facturée 20CHF, la fiche d’Etat Cvil 25chf, l’acte de poursuites 17chf etc, les sacs à ordures communales obligatoires, la taxe des pompiers, bref tous les services publics sont payés et gentiment introduits dans les impôts, sans oublier les assurances maladies qui croissent de 10 à +25% (comme c’est mon cas cette année alors que je ne vais jamais chez le médecin) et ce exponentiellement au point que les petits revenus à l’aube de l’an 2030 verront leur revenu passer en assurances maladie!
Puis des mères de famille occupant un job et qui sont obligées de faire les trottoirs( cf.l’illustré de ces derniers jours) ou les +200 000 personnes qui ne bénéficient d’aucunes couvertures de soin.
Je pense que la Suisse même si celle ci offre une sécurité basée essentiellement sur la délation ou le zèle policier reste un pays comme un autre avec de graves problèmes mais qu’on évite d’évoquer!
Je ne pense pas que voir ces enfants être nivelé vers le bas pour les pousser vers des CFC (équivalent d’un CAP) pour lesquels ils ne trouveront pas de places d’apprentissage est ce que l’on souhaite de mieux à nos bout’choux, simplement parce que ces places sont données aux bons suisses!
Je ne pense pas que demander des aides pour payer ses assurances soit ce que tout individu lambda puisse attendre un jour.
Changer d’emploi en Suisse relève du parcours du combattant, les diplômes acquis en France sont mal appréciés par les Suisses et ont tendance à être dévalorisés.
De plus en Suisse même si le taux de chômage (celui prit en compte dans les stats) est bas (3.9%), les agences de placement placent des personnes disponibles immédiatement, les autres doivent faire patienter deux à trois mois le futur employeur qui bien sûr privilégiera une personne immédiatement disponible.
Doit on se démissionner pour « espérer » retrouver autre chose? je ne parle pas volontairement de se « faire licencier » car ceci n’est pas bien accepté en Suisse simplement parce que les employeurs rédigent des certificats de travail très détaillés avec des phrases soigneusement écrites pouvant amener le futur employeur à une toute autre interprétation pas toujours très avantageux pour l’employé!
Un des derniers sondages dit que plus de 800 000habitants de Suisse REVENT OU ENVISAGENT DE LA QUITTER soit plus de 10% de sa population!
Ce n’est pas anodin, et avoir un salaire supérieur à celui de la France A ses revers de la médaille!!
Même les loisirs au bord d’un lac sont soumis à taxes, les parkings aux abords des lacs les dimanches sont surveillés par des Sécuritas( des marie pervenches) qui stationnent sur le parking dans l’attente de vous coller des amendes (horodateurs étant limités à une heure) .Si vous appelez cela un repos dominical alors on n’a pas la même définition du repos!
Les exemples sont innombrables…pompiers se font flasher, les camions de la poste se prennent des PV de stationnement, les Suisses votent des augmentations d’impôts, aux dernières votations ils ont voté pour augmenter les cotisations pour le chômage tout en diminuant les prestations…
Tout ceci pour dire que tout n’est pas rose en Suisse et qu’elle est loin d’être un Eldorado!
David Talerman says
@Ed : quand je lis votre commentaire, ce qui est sûr, c’est que vous n’êtes pas encore totalement intégré !
Pour ce qui est des idées reçues sur les Français, soyons sérieux : même s’il y a des tensions, et notamment à Genève avec les frontaliers, la plupart du temps tout se passe et les français sont très bien acceptés ici, sauf ceux qui ont une attitude trop française ! Tout est question de décalage de culture.
Qu’on soit obligé de payer quand on se rend à l’administration ne me pose aucun problème, et c’est même une mesure qu’on devrait prendre en France, nous aurions un service public de meilleure qualité.
Concernant les places données en priorité aux Suisses, oui cela arrive, mais globalement ce n’est pas le cas, on privilégie les résultats et le mérite dans la plupart des cas.
Je trouve votre commentaire très intéressant mais franchement partial.
REM says
Je suis d’accord avec ce que dit Ed, et franchement, comme je vous l’ai dit déjà dans un autre post, je vous trouve trop pro Suisse Mr Talerman. Je vis depuis 2004 en suisse et j’y suis parfaitement intégré, 9 ans et demi à Zurich, et depuis 2 ans en Romandie.
Dans votre post, vous expliquez en gros que la France est ringarde et la Suisse un super pays, mais excusez-moi l’expression, LOL, quand vous parlez des acquis en France, vous oubliez de dire que des millions de Français ce sont battues pour les acquérir, vous oubliez de dire que si les gouvernements et les patrons que vous défendez becs et ongles, ne s’en mettez pas pleins les poches, qu’ils s’intéressaient plus aux Français qui travaillent et gagnent une misère, alors qu’on offre des beaux parachutes à des patrons qui ont bazardés l’entreprise au lieu de la faire prospérer, et plutôt de remercier les gens qui font qu’une entreprise pourrait si elle était bien géré, créer des emplois, créer de l’intelligence, des produits, des savoirs, des savoirs faire etc…..
En France, ce n’est pas comme vous le laissez entendre les travailleurs qui sont à réprimer, mais plutôt les politiciens et les grands patrons. En faite depuis une 30ène d’années, on a mit les patrons sur un pieds d’estale, on nous faisant croire que c’était lui qui prend tous les risques… et vous que croyez-vous? vous pensez peut-être qu’un ouvrier quand il se lève le matin est content d’aller travailler, quand il ne sait pas si son patron va délocaliser l’entreprise pour faire encore plus de bénéfice? vous croyez qu’un ouvrier ne prend pas tous les jours des risques, quand il ne sait pas si demain il aura encore un job pour nourrir ses enfants?
Je vais vous dire, je ne suis d’aucun parti politique et surement pas social-communiste, mais il faudrait remettre les choses à leur place.
Vous me direz bien sur que je méconnais le fait que nous sommes dans une mondialisation, pour autant, je vous dirais, certes, mais la mondialisation à fait ce qui est aujourd’hui.
Je ne prétend à rien, mes études s’arrêtent à un bac+2, mais il ne faut pas avoir fait des études pour voir la réalité des choses, à 47 ans, je pense que je peux les percevoir.
La Suisse est un beau pays, je suis ravi d’y résider, parce qu’il y a encore malgré tout beaucoup moins d’incivilité qu’en France, pour le reste, on nous oblige à avoir un second pilier, dont on n’est même pas sur de pouvoir toucher, d’après les Suisses eux-mêmes que j’entends, on paye pour tout, il suffit que vous changiez d’adresse et hop 40 chf voir plus pour le permis, le racisme existe bien pour les étrangers qui travaille en Suisse, d’ailleurs c’est même dans ce pays, que j’ai entendu pour la première fois de ma vie, grande gueule de Français, les diplômes Français à part si vous venez du milieu bancaire, ou très spécialisés ne sont pas reconnu, les ressources humaines en Suisse c’est la préhistoire, alors je vous le redis, je suis très bien intégré, et je suis très bien en Suisse, mais c’est votre côté pro Suisse qui m’agace vraiment.
Désolé pour les fautes, je ne suis qu’un pauvre français moyen, comme on me l’a déjà dit en Suisse,lol.
David Talerman says
Bonjour,
Voilà un commentaire de circonstance. Vous pensez que je suis pro-Suisse ? Je ne le dirai pas comme cela. En fait, si j’oppose souvent la Suisse et la France, c’est pour faciliter la compréhension des étrangers qui me lisent. Et pour être tout à fait franc, si je devais miser sur un cheval aujourd’hui, ce ne serait sûrement pas sur le cheval français. Pourquoi ? A cause du système politique français, une forteresse de privilégiés qui se protègent les uns les autres et pillent les Français et l’Etat, avec la complicité des médias qui ne disent rien. Et cela fait plus de 50 ans que cela dure. Ce système complètement pourri est non seulement démotivant, mais il fait fuir les meilleurs. La France est pourrie de l’intérieur par des politiques avides de pouvoir, qui sont élus (directement ou non) par des citoyens qui n’ont aucun souvenir. Quand on regarde la proportion de politiques, sénateurs, députés, qui ont été condamnés et mis en examen, on tombe. Et nous, gentils moutons, nous continuons à les élire, les admirer. Qu’est-il arrivé à un Cahuzac à ce jour ? Rien. Quand une énarque à la tête de l’INA est prise la main dans le sac pour de l’abus de bien social, elle rembourse, elle est reclassée dans un autre ministère, et c’est tout. Quand un ministre ne paie pas ses impôts depuis 3 ans, il réintègre l’Assemblée nationale sous le regard bienveillant de ses pairs. Fantastique. Nos politiques sont exemplaires (…). A mon sens, beaucoup mériteraient de finir en prison. Je préfère 100 fois un système politique suisse où le pouvoir est objectivement entre les mains des citoyens, même si les dérives existent aussi. Au moins, ces politiques là ne pillent pas l’Etat et surtout ils donnent l’exemple, ce sont des citoyens comme les autres, pas des super-privilégiés.
Concernant les patrons, je respecte votre opinion mais j’en ai une tout à fait différente. Dire qu’on met les patrons sur un piédestal; là, je tombe ! Au contraire, les patrons sont malmenés en France, déconsidérés, suspects. J’ai d’ailleurs fait un article sur le sujet. Tant qu’on sera dans cette vielle logique de lutte des classes, on n’avancera pas. Pour ma part, je fustige les patrons français qui se comportent mal. Heureusement, c’est une minorité. Je ne comprends pas ce discours qui vise des personnes qui créent de la richesse et de l’emploi car si la France va mal aujourd’hui, c’est parce que son économie est moribonde, et si la Suisse limite la casse, c’est parce que son économie est solide. C’est l’économie qui créée la richesse, pas la multiplication des fonctionnaires et postes fumeux (les préfet fantômes, vous connaissez ? Les généraux en surnombre, vous connaissez ? Les comités théodule, vous connaissez ?…).
Pour moi, d’autres gros responsables de cette situation sont les Syndicats, qui, en sur-protégeant les salariés en place, empêchent les entreprises de se développer et les chômeurs d’accéder à un emploi. Les Syndicats, dans leur forme actuelle, archaïque et rétrograde, sont des nuisibles qu’il faut détruire, pour leur donner plus de pouvoir, mais différemment. Savez-vous que les syndicats français sont subventionnés par les salariés, les entreprises, et surtout les deniers de l’Etat ? Il faudrait qu’ils soient autonomes, moins dépendants, mais ça c’est une autre histoire. Vous noterez que quand je parle de Syndicats, je ne parle pas de syndicalistes que je respecte car après tout il faut bien se défendre.
Enfin, la Suisse n’est pas un pays idéal, il y a bien des travers, il faut simplement vivre en harmonie avec son environnement. Il y a du vrai dans ce que vous dites en fin de commentaire, mais le sujet n’est pas tant de comparer, mais surtout d’accepter. C’est, en général, un signe qu’on n’est pas tout à fait intégré quand on compare encore.
Demido says
@Ed: Votre commentaire reflète bien la mentalité de certains français.
Renvoyer dans leur pays d’origine des criminels ne me choque pas. D’ailleurs, les Etats-Unis applique cette règle depuis fort longtemps et personne ne les traite de raciste. Votre exemple du porte-monnaie est mensonger, aucun étranger ne sera expulsés pour un cas pareil! Je vous suggère de lire le texte de l’initiative au lieu de reprendre des arguments de journalistes d’extrême gauche…
Et oui, un service a un coût, payer une petite somme lorsque l’on sollicite l’administration publique permet de faire payer les utilisateurs et pas de faire payer l’ensemble de la communauté via des impôts trop lourd. Payer un taxe sur les déchets c’est pareil, c’est la logique du pollueur-payeur.
En Suisse le peuple est souverain, ce qui lui donne de grandes responsabilités, il n’est pas infantilisé comme dans la plupart des autres pays. Les Suisses ont voté oui à une augmentation des impôts pour assainir l’assurance chômage et ont voté oui à une augmentation de 0.4% de la tva en faveur de l’assurance invalidité. Qu’est qui vous choque là-dedans ? Que les Suisse soient responsable et ont conscience que de vivre au dessus de ses moyens peut à terme être dangereux à cause de l’augmentation de la dette publique?
En Suisse le CFC a une très bonne réputation, je suis passer par là, j’ai fait un CFC de mécanicien, puis une maturité et enfin une école d’ingénieur. J’ai été embauché 2 mois après avoir terminé mes études en ayant même le choix entre plusieurs entreprises. Certains recruteurs m’ont dit lors de mes entretiens d’embauches ; « on préfère les personnes qui sont passé par la filière professionnelle que par la filière académique, ils ont déjà l’expérience de la vie en entreprise et un savoir-faire ».
Et non la Suisse n’est pas un eldorado, les salaires sont plus élevé car les gens travail plus et que les entreprise ne sont pas étouffé par des impôts trop lourd…
Heureusement que la majorité des français vivant en Suisse ne pensent pas comme vous! Ce serait l’enfer!
David Talerman says
@Demido : merci pour ce feedback très intéressant, j’adhère à la plupart de vos remarques. Effectivement, le décalage culturel est grand entre la Suisse et la France. Ce que vous dites sur la formation est, à mon sens, une grande leçon que nous autres français pourrions tirer de la Suisse : en France, le diplôme est roi, indépendamment de ce que vous savez faire ou valez professionnellement. Je connais peu d’entreprises en France où vous rentrez au bas de l’échelle et où vous avez la possibilité de finir cadre supérieur ou à un poste à responsabilité. Le travail en Suisse me fait encore rêver, ce qui n’est plus vraiment le cas en France…
ClémentG says
Votre réponse à Ed est parfaite, je confirme votre analyse. La Suisse n’est pas un pays de cocagne, mais pour l’étrangère que je suis, on y trouve une stabilité de plus en plus inexistante dans les pays de l’UE (Italie, France, etc.). Je découvre cet article de 2010 en 2015, la situation en UE ne s’est pas améliorée, bien au contraire. Oui, le peuple suisse est raisonnable, responsable, pas étonnant que le bateau Suisse ne prenne pas l’eau de partout comme la plupart des pays voisins.
Roxane says
Décalage culturel?
Il ne m’a pas été donné d’en voir beaucoup, ni en France, ni en Suisse. A vrai dire, la majorité de mes collègues étaient français, espagnols, sud-américains, portugais…
Certes, la médiatisation du système politique fait passer les suisses pour de gros racistes en puissances, mais tout de même…
Le renvoi des étranger est un système qui est déjà largement exploité dans bien des pays et je regrette qu’Ed n’ait pas prit le temps de lire les implications de la loi. De toute évidence, il n’a pas compris sur quoi les votations ont été faites.
Le travail fait rêver, dans le sens où il est clairement très avantageux d’être frontalier. Un salaire Suisse dans un système français, c’est un petit paradis, même si ce n’est de loin pas facile tous les jours.
Mais si le salaire helvétique est élevé, mieux vaut aussi rappeler que c’est parce que la vie y est nettement plus chère. (Compter 0.5 fois plus cher pour un yaourt d’une même marque, mais avec 20 grammes de moins en Suisse comparativement à la France).
Oui, beaucoup de Suisses rêvent de s’en aller, pour des raisons toutes simples:
– A l’étranger, le retraité suisse touche son AVS en rapport avec les salaires qu’il a eu.
– A l’étranger, la vie est moins chère, donc avec une retraite qu’on juge lamentable en Suisse, il est possible de vivre comme un roi ailleurs.
– Ce serait bête de se priver au nom d’un quelconque nationalisme.
Et non, les travailleurs suisses ne sont pas avantagés sur leur territoire. je diras même que c’est l’inverse. J’ai d’ailleurs expérimenté le système en envoyant deux CV’s différents, pour un même job, dans une même entreprise, à quelques jours de différences. Le premier estampillé nationalité suisse, m’a été renvoyé en moins d’une semaine, avec le blabla habituel de négation. Le second, estampillé double nationalité suisse/portugaise, m’a fait obtenir un entretien d’embauche.
Mais aussi et surtout, contrairement aux idées reçues, c’est les compétences et non pas la nationalité qui joue le premier rôle dans un poste. Je crains que certaines remarques ne soient que le reflet d’une frustration.
Il est plus que clair qu’une lettre de motivation bariolée de fautes d’orthographe est d’ors et déjà éliminatoire. J’ajoute aussi que certains établissements d’études (que ce soit en Suisse comme à l’étranger) peuvent aussi avoir une mauvaise réputation. Sans compter que là, je vais sans doute passer pour une grande quiche raciste et pro-helvète (allez, soyons fous!), mais quand on voit parfois la différence de niveau qu’il peut exister entre deux formations censées être identique dans deux pays différents, il ne faut pas s’étonner si une entreprise suisse va préférer un suisse sortant de l’EPFL ou Z à un français issu d’une école polytechnique sans envergure médiatique. Si à ce niveau il y a un problème, il devient nécessaire de recentrer ses objectifs et de suivre une voie alternative pour les atteindre. La formation en emploi est très bien vue en ce moment. Un apprenti qui baigne déjà dans le métier aura effectivement plus de chance d’être embauché qu’un étudiant de haut vol qui n’aura jamais expérimenté le terrain.
David Talerman says
@Roxane : Merci Roxane pour ce commentaire très intéressant. Je partage votre opinion sur pas mal de point, avec quelques réserves toutefois :
– le fait d’être frontalier est certes avantageux sur le plan financier, mais pas tant que cela, car la vie chère ne s’arrête pas pile à la frontière. Dans les zones frontalières françaises, le coût de la vie est exorbitant et comparable à celui qu’on peut trouver en région parisienne
– l’exemple que vous donnez pour les écoles d’ingénieur est un peu « orienté », car l’EPFL et l’EPFZ sont clairement des écoles de prestiges, reconnues internationalement, et ne sauraient être comparées à des formations françaises plus « standard’. En revanche, ce que je dirai, c’est que les formations en Suisse, et notamment celles-ci, sont à mon sens beaucoup plus pratiques et pragmatiques que beaucoup de formations françaises d’ingénieurs où on reste très théorique (nous autres Français aimons bien « penser »). Les formations d’ingénieur en France comme Polytechnique sont, à mon sens, la négation même de ce que devrait être une formation d’ingénieur, tant elles semblent déconnectées du monde réel. En revanche, des formations comme Arts et Métiers sont très pragmatiques et très concrètes (et d’ailleurs fort appréciées en Suisse pour cela).
Nico says
Bonsoir, J’ai travailé 27ans en France et 15 ans en Suisse, j’ai d’ailleurs maintenant la double nationalité.,
Je prépare ma retraite que je vais passer en France ou je vais acheter une maison tout en gardant un domicile en Suisse.
Je vais toucher donc une retraite de chaque pays.
Une fois à la retraite savez-vous comment se passe la déclaration d’impôt?
Chaque revenu dans chaque pays?
La totalité dans le pays ou on passe le plus de temps?
Merci d’avance.
Nico
gari says
Il est bon définition comprendre que les 35 heures ne sont pas appliquées à l’ensemble des travailleurs ni même à une majorité….
David Talerman says
Très juste, c’est d’ailleurs en soi un scandale inégalitaire.