Une chercheuse de l’université de Neuchâtel a récemment publié les résultats de sa thèse, dont une partie avait pour but d’analyser les conséquences de l’incompétence d’un chef sur les employés dans une entreprise.
Sur le plan culturel, le monde du travail en Suisse se caractérise notamment par le respect de la hiérarchie par les employés, et par’un climat social relativement stable.
Parmi les comportements qui sont à bannir ici, je placerai en tout premier la critique de son chef.
L’incompétence d’un chef peut déstabiliser l’harmonie « sociale » d’une entreprise
Or, selon la chercheuse, ces caractéristiques peuvent être remises en question dans certaines situations particulières, et notamment lorsqu’un employé détecte une forme d’incompétence chez son supérieur.
Dans ce cas, l’employé est plus enclin à critiquer les décisions de son chef, et peut opposer une résistance qui peut être qualifiée d’inhabituelle.
Dans la pire des configurations, l’employé peut même chercher à dominer son supérieur, dans la mesure où il se demande pourquoi il n’est lui-même pas à la place de son chef puisqu’il n’est pas compétent pour accomplir sa tâche.
Au final, c’est l’entreprise qui finit par en subir les conséquence puisque les relations entre l’employé et son supérieur se dégradent et finissent par être très conflictuelles. Ce qui est très étonnant, c’est que le conflit (ou plus exactement le refus du conflit) est une autre caractéristique des relations de travail en Suisse.
Ce que les employés attendent de leurs chefs en matière de compétences
Autres résultats intéressants de l’étude : les employés réalisent très rapidement le degré de compétence (ou d’incompétence) de leur chef, ils savent parfaitement le jauger.
Par ailleurs, les employés attendront des supérieurs ayant un niveau modeste dans la hiérarchie (les middle managers par exemple) qu’ils possèdent une parfaite maîtrise des aspects techniques du métiers. Du moins, cette maîtrise devra-t-elle être meilleure que celle des employés qu’il encadre.
Pour les cadres dirigeants, l’attente des employés est plutôt tournée vers leur capacité à communiquer avec les autres, à entretenir des relations et à les maintenir.
Plus d’informations sur le site de l’Université de Neuchâtel.
Et vous ? Avez-vous déjà été confronté à un chef incompétent ? Comment cela s’est-il passé ?
Recevez par mail directement tous les nouveaux billets du blog de Travailler en Suisse et devenez fan du Groupe Facebook « Travailler et vivre en Suisse«
Et il y a des gens qui ont payé pour obtenir ces résultat?? C’est pas un scoop quand meme si? 🙂
Super article comme d’ab.
Merci !
Oui nous le vivons tous les jours avec mes collègues !!!
En séminaire de management, le formateur répond qu’il faut aborder de face le sujet de l’incompétence de son supérieur comme si on devait lui faire part du fait qu’il sente mauvais…délicat! Mon supérieur souffre d’une personnalité instable, me confronter directement à lui revient à me passer la corde autour du coup pour mieux me pendre. Ce responsable ne maîtrise ni la matière, ni la technique, ni la compétence interpersonnelle, nous subissons ses états d’âme comme autant de montagnes russes à franchir. C’est aliénant, surtout au moment des évaluations professionnelles où il est rapporté que j’ai des compétences exceptionnelles et que j’apporte énormément à la qualité du service, mais que je peux manquer d’empathie, ce qui est en inadéquation avec les valeurs de l’entreprise…mon objectif pour cette année? Etre plus réceptive à la façon dont les autres me perçoivent et adapter mon attitude en fonction pour mieux correspondre à l’ensemble. Ah oui, j’oubliais, mon chef est diplômé en PNL.