J’avais commencé il y a quelques années une série de portraits d’expatriés en Suisse, et l’avais un peu laissé de côté. Je reprends le fil de ces témoignages d’étrangers venus s’expatrier en Suisse, avec le portrait de Maxime qui va nous expliquer comment il est arrivé en Suisse, comment il a été recruté, comment il a vécu son expatriation en Suisse, ses relations avec les locaux, ce qu’il a apprécié… et ce qui lui a moins plu.
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
J’ai 37 ans, j’ai 2 enfants de 12 et 9 ans.
J’ai vécu une grande partie de ma vie à Paris, et l’appel de la Montagne a été le plus fort : j’ai déménagé dans la région Rhône-Alpes au cours de l’été 2014, suite à une opportunité professionnelle qui m’était offerte (la création d’une antenne de ma société à Grenoble).
Je me suis à l’époque installé entre Grenoble et Chambéry. Peu de temps après mon arrivée, la boîte a fermé, car le patron est parti avec l’argent. Je me suis donc retrouvé sans emploi.
Comment es-tu arrivé en Suisse ?
Dans mon job précédent, je travaillais avec la Suisse dans le cadre d’un partenariat qui existait avec une société suisse qui fabrique et commercialise du matériel de protection informatique. C’est cette même société suisse avec qui j’avais travaillé plusieurs années, qui m’a contacté pour me proposer un poste de Manager des ventes, basé à Lausanne.
Ma première réaction a été refuser cette proposition : tout d’abord parce que j’étais très bien installé en France, et aussi parce que j’avais pas mal d’a priori : je pensais que les Suisses n’aimaient pas les Français, qu’on n’était pas particulièrement appréciés là-bas. J’ai donc décliné la proposition. Une semaine plus tard, la société m’a rappelé pour me proposer de nouveau le poste et me disant qu’ils me connaissaient, qu’ils me faisaient confiance, qu’ils savaient ce que j’étais capable de faire et d’apporter à la société.
Comment s’est passé ton recrutement ?
J’ai passé tout le processus de recrutement, avec pas mal d’entretiens à la fois en Suisse et en Italie. Il s’est écoulé plusieurs mois entre le début et la fin du processus de recrutement. Ça a été long. Finalement, le 14 septembre 2014, j’ai reçu un contrat de travail d’une page.
Ça a effacé tout ce que j’imaginais de la Suisse. A partir de ce moment, tout a été simple et facile. J’ai eu affaire dans la société à des personnes très attentionnées. Même chose à l’Office de la population, où on a pris le temps de m’écouter et m’aider lors de mes différentes démarches administratives.
Comment s’est passée ton installation ?
Je suis installé à titre de célibataire à Montreux. J’ai mis du temps à trouver quelque chose car il n’y avait rien d’accessible sur le marché immobilier. Et puis à l’automne, en septembre, les choses se sont débloquées avec pas mal d’annonces immobilières et j’ai finalement trouvé assez facilement. La gérance ne m’a pas demandé de caution, pas de mois d’avance, tout a été facile.
L’ouverture du compte bancaire n’a posé absolument aucun problème.
Avec un peu de recul, que peux-tu dire de ton expérience en Suisse ?
Ce que je peux dire, c’est que j’avais plein d’a priori, et qu’ils se sont tous effondrés les uns après les autres.
Pour moi, la Suisse, c’était pour les riches, pour les privilégiés. Et comme je n’avais pas de diplôme d’ingénieur bien que travaillant dans une société industrielle et technologique, je me disais que je n’étais pas forcément intéressant pour une société étrangère. Au contraire, ce qui les a intéressé, c’est mon expérience terrain, pas mes diplômes.
Ce que j’ai également apprécié, c’est que l’entreprise te fait confiance, elle attend juste que tu lui montres ce que tu sais faire. C’est vraiment très motivant. Je voulais aussi vous remercier, car sur votre site www.travailler-en-suisse.ch, les informations sont les plus simples, les plus claires, et les plus vraies.
As-tu constaté un sentiment anti-français à ton arrivée ?
Quand je suis arrivé, j’ai été plusieurs fois pris à parti à cause de mes plaques françaises. J’ai eu droit à des queues de poisson, des insultes au volant. On sent qu’on n’est pas aimé. C’était dans le canton de Vaud. A Geneve, j’ai été souvent klaxonné. On ressent de l’agressivité parce qu’on est français, uniquement sur l’Arc alémanique (Genève, Lausanne). Ailleurs, il n’y a absolument rien.
Lors des 1er entretiens, on m’a conseillé de vivre en Suisse, et effectivement cela change pas mal de choses. Et effectivement, une fois installé, on est sur une autre planète, on n’est pas des pseudo français, on est dans un endroit bienveillant.
La voiture avec les plaques Suisse, le permis de conduire Suisse et mon statut de résident, aident beaucoup…
Très drôle, aujourd’hui quand je sors de Suisse avec ma voiture, particulièrement entre Genève et Annecy, c’est les Français qui pratiquent les appels de phares et des insultes au volant !
Pourquoi la Suisse et pas un autre pays ?
Si je n’avais pas eu le site www.travailler-en-suisse.ch, je pense que je n’aurai pas fait les démarches. Cette assistance m’a bien servi. J’ai aussi lu quelques blogs d’expatriés. Je me suis aussi inscrit sur le site pour recevoir du conseil pour une assurance maladie. Le 1er contact a été très sympa, et ça m’a permis de régler ce point important de l’expatriation efficacement.
Il y a 3 ou 4 ans, j’ai eu le livre « Travailler et vivre en Suisse » entre les mains à la FNAC de Paris. J’étais parti pour aller au Canada, et je me suis dit « Tiens pourquoi pas la Suisse ? ». Mais ma Femme avait des a priori négatifs, et du coup je n’y suis pas allé.
Vous êtes intéressé pour une interview de ce type et voulez apporter votre témoignage de l’expatriation en Suisse ? Contactez-moi ici.
Anne says
ce petit témoignage est sympa. le contexte d’embauche dans une grosse entreprise explique la simplification de pas mal de démarches.
trouver un logement sans caution ni mois d’avance me semble incroyable.
je suis arrivée il y a trois ans, mais comme salariée d’une mini entreprise de 3 personnes, (cabinet de logopédie). je rejoins Maxime sur plusieurs points, notamment habiter en Suisse diminue la discrimination anti français .
Stéphane P. says
Bonjour, je cumul les handicaps, je souhaiterai travailler en Suisse tout en habitant en France
Par ailleurs je n ai pas encore d emploi
Et la cerise sur le gâteau c est que pour l instant j habités en camping car il est très difficile de trouver un logement sans emploi ni garant…
Mon cas est désespéré non ??!!!
Brahmi says
Bonsoir,c’est vrai que je suis intéresser pour travailler en suisse ..ma femme et de thonon les bains j’ai était accidenté j’ai gardé des séquelles je voudrais savoir si il embaucher des travailleurs handicapés merci. .
Hugot says
Je suis installée depuis 14 mois dans le Valais. Un accueil au top. Une écoute efficace lors de nos démarches administratives.
David Talerman says
Merci Hugot pour ce feedback !
Lev says
Je suis également expatrié depuis 1 an et demi, d’abord en Valais, puis maintenant à Genève, et je dois dire que le mode de vie suisse me plaît. Tout n’est pas parfait, notamment les préjugés.. Mais, globalement je m’y sens mieux qu’en France, et ce n’est pas qu’une question d’argent.
Norie says
Étrange le commentaire sur les voitures selon les plaques. J’ai vécu à Annemasse 3 ans et je peux dire que je n’ai pas vu ce comportement ‘ en tout cas rien de spécifique. Sueue de poisson et appel de phares j’avais déjà connu ça en région parisienne. Concernant le sentiment anti français cela doit être plus le cas côté Genève. À Bâle où je vais tous les matins je ne ressens pas ça.
David Talerman says
Merci pour ce feedback bâlois !
Maxime says
Effectivement ce n’est pas toujours le cas… Mais je viens aussi de Paris et sincèrement j’ai subi plusieurs fois ce genre de situation… Pas top, maintenant quand tu ne réponds pas c’est insignifiant (en même temps j’essaye d’appliquer le tempérament à la Suisse…).
Maxime
imane hamrouche says
Je suis très touchée par l’aventure qui a mené Maxime en suisse, j’aimerais tellement en faire autant, j’ai le même âge que lui et j’adore mon travail en tant que médecin généraliste, surtout le coté relationnel avec mes malades et surtout ceux d’un âge avancé, qui me trouvent très gentille et a l’écoute de leurs soucis de santé….j’aimerais tellement tenter cette expérience dans un pays comme la suisse et me perfectionner encore si cela est possible en Gériatrie.
johndo says
oui enfin ca ressemble au profil type inventé juste pour l’article avec tous les stéréotypes qui vont avec
David Talerman says
Oui oui bien sûr comme tous les articles de ce blog…
Maxime says
Bonjour, je suis Maxime. Le »Maxime » de l’interview. Je vous confirme la véracité de mes propos! Et sans vouloir faire de fausse publicité au blog… Mais avant tout, j’ai voulu partager min expérience (positive). Si a l’avenir il y’a une rencontre d’organisée en Suisse Romande, je serai heureux de venir vous raconter mon parcours de vive voix 🙂
La vie n’est pas toujours facile en Suisse (en France non plus…) mais sincèrement l’expérience est excellente et le blog m’a beaucoup aidé dans les nombreuses démarches d’installation…
Maxime
David Talerman says
Merci Maxime,
Peut-être pourrai-je également préciser que nous avons pris contact pour la 1ère fois via notre page Facebook, et que nous ne nous sommes même jamais rencontrés « physiquement ». Merci et tous les pour ces commentaires, j’ai du mal à comprendre ce qui pose problème mais bon, je pense avoir une idée (voir le commentaire d’Alexandre et ma réponse…)
Alexandre says
Pour le coup c’est vrai ! Avec des petites référence du genre « et heuresement que je suis tombé sur le site de travailler-en-suisse »
Et même du placement de produit avec les assurances…
Bref rien de vrai
David Talerman says
Cher Alexandre,
Si vous essayez de discréditer ce blog, et les informations que nous donnons, il va falloir faire autre chose. Il va déjà falloir nous expliquer pourquoi la Commission européenne, l’Etat de Vaud, la ville de Genève, la ville de Lausanne référencent nos sites. J’arrête ce catalogue, mais une liste non à jour et un peu plus complète se trouve ici.
Ensuite, il faudra aussi essayer d’expliquer pourquoi nous avons environ 90 mentions ou interviews dans la presse française et Suisse (Le Temps, Le Monde, Courrier international, RTS Infrarouge, France 3…) depuis 2007 (liste plus complète et liens ici).
Probablement parce que rien de ce que nous racontons est vrai, comme vous le prétendez.
Pour finir, il est très étrange que vous ayez mentionné l’assurance maladie dans cette grande interview qui aborde de nombreux sujets bien plus centraux… Peut-être bien parce dans votre adresse mail, je découvre un nom qui est le même que celui d’un concurrent direct de notre partenaire assurance en Suisse, et qui a reçu il y a quelques mois un courrier d’avocat pour avoir plagié notre contenu… Mais tout ceci est probablement un incroyable concours de circonstance…
Maxime says
Bonjour Alexandre, effectivement je fais référence au livre que malheureusement j’ai regardé dans un magasin fnac (bien avant de venir en Suisse…), mais que je n’ai pas acheté à cette période ! malheureusement, car aujourd’hui il est en rupture et je le regrette! Concernant les assurances et les autres services, je vais vous avouer un truc: »j’ai fais appel aux services proposés sur le blog, mais malgré la réactivité et les conseils des personnes au téléphone, j’ai préféré me débrouiller seul pour les assurances et la mutuelle ».
En effet, je pense que ce blog, apporte d’excellentes informations, mais parfois certaines ne sont pas valables pour tout les profils ! Il en faut pour chacun et chacune. Maintenant pourquoi juger négativement ce blog si il ne vous convient pas? Mieux vaut partir voir ailleurs… Enfin je pense. Bref me concernant j’ai utilisé les informations qui me concernaient et en plus sans jamais devoir payer 1 centime… Ce qui est sûre, c’est que malgré mon installation réussite en Suisse, je vais acheter le livre quand il sera disponible !
Maxime
roger says
je suis assez d’accord avec ton analyse Alexandre, le site qui était très bien il y a quelques années et maintenant plein de pop-up et de publicité. (en même temps il faut bien qu’ils vivent…).
Effectivement l’interview semble être une publicité détournée mais par ailleurs, il est aussi vrai, et il faut le reconnaître que les livres sont très bien fait. (contrairement aux articles qui de façon générale sont en net baisse de niveau).
Bref je suis suisse dans cette affaire, donc neutre, les deux parties ont raison et tort à la fois.
adieu
David Talerman says
Cher Roger,
Cela fait bien longtemps que nous gênons nos concurrents à cause de notre visibilité sur le Web et dans les média nationaux et internationaux. Alors les moins inventifs trouvent des moyens comme celui-ci pour tenter de discréditer notre propos. J’ai l’habitude.
Ce qui est très étrange, c’est que ce type de commentaire arrive – mais c’est un hasard absolu – pratiquement à chaque fois que nous avons une couverture media importante ou une forte visibilité (comme les webinar que nous organisons cette semaine – mardi et jeudi – et qui touchent plusieurs milliers de personnes).
Ces derniers mois, ce qui se développe, ce sont les commentaires malins du type « je te casse pas la baraque comme un bourrin, je suis plus fin, mais le message à la fin est quand même négatif ». Et ce type de message est souvent écrit depuis le Cap Vert, de l’Ile Maurice ou certaines contrées éloignées d’Amérique latine… Un peu comme le vôtre Roger ! Dommage, c’était presque crédible. Petite mention spéciale (lol) sur le fait que vous êtes totalement neutre. Utilisez au moins un VPN pour qu’on puisse moins vous repérer.
Après, concernant la qualité des articles, on ne peut pas plaire à tout le monde. Sur ce blog, juste pour rappel, nous annonçons régulièrement des informations que même la presse n’a pas. Juste comme ça…
PS : pour ceux qui ne le savent pas, nous avons l’adresse IP de tous ceux qui postent un commentaire, ce qui nous permet de faire ce type de recherche. Celui de Roger, comme de nombreux ces jours, vient du Chili. Le mois dernier, c’était plutôt le Cap Vert. Des entreprises payent des personnes pour faire ce type de commentaires sur les forums, sites et autres blog, soit positif (pour vanter tel ou tel service) soit négatif comme ici.
HAAG says
Bonjour,
J’essaie depuis 2 ans d’entrer en suisse pour y travailler et rien à faire, je n’ai que des retours négatifs avec la phrase « malgré la qualité de votre CV »……
Très déçue, apparemment seul le piston fonctionne……
isabel says
Vous me faites tous envie avec vos expérience, Valais, Bâle, j’aime tant la Suisse.
Mais je suis une assistante (emploi actuellement peu porteur, même en France…). J’ai 25 ans d’expérience mais un anglais qui s’est appauvri (car en France à part les emails, on parle de moins en moins l’anglais…).
Maxime says
Perso j’adore le Valais! Mais mon employeur me demande de vivre sur Vaud ou Genève… Alors j’ai posé mes valises à la »frontiere » du Valais au bord du lac Léman !!! Un régal 😉
Maxime
Claire says
Merci pour cet article. Je partage la majeure partie de cette expérience ! J’ai 33 ans et j’ai toujours vécu à Marseille. Alors quand je suis venue en Suisse, ce fut un choc ! Mais un choc hyper positif. Cela fait maintenant 6 mois que j’habite dans la banlieue Lausannoise. C’est vrai qu’on est beaucoup aidé lors de notre expatriation. Les administrateurs cantonaux sont extra et prennent le temps de nous expliquer les démarches. Les agences immo sont conciliantes et à l’écoute (pour un peu que l’on ne cherche pas un bien particulièrement prisé ;)). Mais la caution de 3 mois, c’est quasi inévitable…
Y’a pas à dire, la vie est vraiment douce ici.
Seul point négatif : les trajets. Je partage à 100% l’anti-français au volant. C’est limite dangereux… Et le train a souvent du retard… mais apparemment, c’est surtout ma ligne 😉
A noter : je suis une quiche en anglais et ça n’a posé aucun problème pour mon recrutement ! Cela dépend vraiment du secteur d’activité.
Randour says
Vous êtes dans quel domaine professionnel ?
Yves says
Bonjour à tous,
j’habite Bienne depuis 18 mois, comme frontalier et n’ai pas à souffrir de mes plaques françaises. Le choc à mon arrivée en Suisse aura été de constater que les différences culturelles avec le pays romand sont vraiment minimes. Je dirais que seuls le « 70 » ou le « 90 » sont les seuls véritables contre-exemples. Maintenant, la vie y est beaucoup plus calme qu’à Paris où je vis également.
J’ai beaucoup apprécié la mobilisation suisse, si calme par ailleurs, à la suite des attentats de Paris en 2015. Cela prouve que nous vivons sur la même planète, enfin, si je peux dire.
La vraie difficulté maintenant, habitant la frontière linguistique, réside dans la compréhension du suisse allemand avec mes collègues. C’est un peu dommage et j’en suis aussi fautif, faute d’y passer suffisamment de temps, car finalement, c’est l’anglais qui lentement s’impose entre-nous. Le charme linguistique disparaît un peu au profit de l’efficacité.
Bien cordialement.
Pascal says
Bonjour, l’article est intéressant mais je suis surpris et choqué par les remarques anti-suisse ou français. Je suis arrivé en Haute-Savoie en 1998, car mon épouse est une savoyarde née à Ambilly. Bien que n’ayant jamais travaillé en Suisse, j’habite à 6 km de la frontière. J’ai des voisins suisses, mes enfants côtoient des enfants venant de Genève ou résidents en France à l’école ou dans leur club de sport. Nous nous entendons très bien avec certains suisses comme avec certains français et pas du tout avec d’autres quelque soit leur nationalité.
Sur la route, je ne vois pas d’anti-suisse car entre les douanes de Bardonnex, de Perly, ou autres aux heures de pointes les gens n’arrêteraient pas de klaxonner. Il m’arrive de klaxonner et de râler sur la route contre certains automobiliste, mais c’est plutôt suite au comportement du conducteur et non à la couleur de sa plaque d’immatriculation.
Habitant en zone frontalière cela se passe très bien. peut-être que dans les campagnes vous trouverez des relents anti-français ou anti-suisse suivant le côté de la frontière.
C’est exactement la même chose entre Paris et les provinces françaises. Je suis Français, Breton et ait habité Paris 18 ans.
Bonne journée à Toutes et Tous.
Pascal
Max says
Bonjour, effectivement, ce n’est pas toujours le cas, et sans doute, nous pouvons comparer cela au relation entre village ou entre campagne, mais je vous assure que je vie cela parfois… Je me promène parfois dans le secteur de Megéve en France et je vous confirme l’état d’esprit :-). Mais là n’est pas le plus important ! Je souhaitais juste expliquer mon expérience et mon ressenti, lors de mon arrivée. Si il y’a une chose à retenir, c’est min plaisir de vivre en Suisse, avec les Suisse.
Maxime
A-C says
Bonjour
Moi quand je vais en Suisse j’ai parfois entendu que j’étais une Trente sous ou un Shadock mais à part cela on ne m’a jamais fait de queues de poisson ou insultée parce-que j’avais des plaques d’immatriculation française.
Pourtant je sillonne la Suisse depuis ma naissance.
Au contraire j’ai toujours été aidé pour trouver mon chemin parfois même lorsque je n’avais rien demandé.
Olivier Hémont says
Bonjour à tous,
Français expatrié en Suisse depuis 2011, mon expérience de vie se localise principalement dans le canton de Neuchâtel. J’ai une certaine expérience de l’expatriation (séjour en Italie et Allemagne) est j’avoue avoir un regard « amusé » vis à vis des commentaires précédemment exprimés car ils sont les mêmes depuis près de 20 ans.
Oui, j’ai vécu et fait encore face aujourd’hui à des abus de languages envers les français mais plus particulièrement les frontaliers à qui il est attribué le surnom de « Frouzes ». Cette population qui ne représente qu’une minorité est à l’origine de la construction d’une pensée poussant à en faire une généralisation qui stigmate les français travaillant en Suisse, nourrissant en même temps les stéréotypes et le jugement facile.
Mais est-ce bien du racisme?
J’ai vécu la même chose en Allemagne (cas des frontaliers alsaciens et lorrains). Les français sont tout autant habitués à tenir des propos déplacés vers les étrangers venant tenter leur chance en France. Je pense que ce n’est pas du seul fait de la Suisse mais d’une attitude populiste qui consiste à trouver un coupable désigné sur lequel il est de coutume de vomir par habitude (il est bon de penser et de dire les mêmes choses dans une famille ou groupe affectifs) pour se décharger d’un mal être sociatal généré par une situation bien plus complexe qu’il n’y paraît.
En effet, j’ai aussi été surpris d’entendre la même expression de mal être au nord de la Suisse et qui ciblait les allemands frontaliers comme en étant l’origine. Ici à Neuchâtel, il est coutume de critiquer les Portuguais (alors qu’ils ne sont pas frontaliers) et qui viennent prendre le travail des « vrais » Suisses. Allucinant! Je ne savais pas qu’il existait des vrais Suisses.
Mais c’est aussi le cas envers des critiques bien reconnues en direction des Vaudois et/ou des Valaisants que l’on affuble de gentils surnoms. Pour ma part, il n’y a rien de nouveau par rapport aux pays dans lesquels je fus amené à vivre (France, Italie, Allemagne).
Le racisme est présent en Europe depuis toujours, c’est un côté sombre de l’Homme et qui se nourrit d’un manque d’ouverture d’esprit et d’éducation intélligente (et pourtant nous serions soit disant civilisés).
L’expression de ce sentiment haineux et irrespectueux de l’autre est principalement engendrée par la peur. Peur de l’inconnu, peur de l’étrange (qui n’est pas comme nous) et surtout par facilité de jugement face à une situation qui nous demande un travail de réflexion sur nous même.
La Suisse est un petit pays paisible dans lequel des générations ont vécu à l’abri des grands bouleversements qu’ont pu connaître ses voisins. La politique a contribué à maintenir une culture protectionniste et conservatrice afin que cette petite enclave de paix ne connaissance pas le changement. Cela en a fait un trésor convoité…petit et joli havre de paix.
Mais la Suisse semble être rattrapée par les changements radicaux et rapides du Monde alors qu’elle ne fut pas particulièrement préparée. Cela genère une peur au sein de la population qui avait été sciemment protégée et qui découvre une réalité qu’elle n’avait pas connu autrement qu’à l’extérieure de ses frontières. Mais aujourd’hui, elle le vie concrètement. La population est alors galvanisée par des partis populistes à l’affut de ce genre de contexte (ex: UDC en Suisse, FN en France). La solution toute trouvée, facile de compréhension, légitime et efficace en termes de mesures est alors l’immigration. Et malheureusement, ça marche. Ce qui démontre que nous n’apprenons rien de notre passé….voir les années 30 en Allemagne.
Pour en revenir à l’exemple de Maxime, j’aimerais apporter un commentaire. En effet, il est constatable que d’un canton à l’autre l’ouverture et l’accueil des immigrants (personnes arrivant dans le cadre d’une expatriation voulue et désirée par objectif professionnel) soient différentes. Le cas de Genève et de Lausanne est différent avec celui de Delemont, La Chaux-de-Fonds voir même à Neuchâtel. Nous ne parlons pas du même tissu socio-économique. La culture qu’elle soit cantonale ou entreprenariale, ne sera pas la même à Genève, ville d’expatriés par excellence, que celle de Payerne ou Fribourg.
Aussi, les facteurs de réussite liés à l’intégration doivent être mesurés avec beaucoup de précautions et aux lecteurs de prendre du recul vis à vis de la Suisse. Nous parlons d’une confédération dans laquelle chaque canton gère ses concitoyens bien différemment d’un canton à l’autre. Les écarts de culture sont mesurables et ne peuvent donc valider une opinion ou une expérience faite sur un seul exemple. Cela porte à débat aléatoire du fait de cette non-représentation ou non-reconnaissance des lecteurs qui vivent une histoire différente.
Ne serait-il pas plus objectif de bénéficier de plusieurs exemples émanant des différents cantons de la Suisse romandes afin d’évaluer les tendances et habitudes locales en matière d’accueil en prenant en considération la situation géographique, le pourcentage des ethnis composants la populations, les langues parlées, les vecteurs economiques majeurs etc…De plus, il me semble très sensible voir courageux d’aborder cette question car j’ai constaté après ces 5 années de présence en Suisse, qu’il n’est pas bon de pointer du doigt les petits défauts de nos amis hélvétiques car ils sont très susceptibles et les egos prennent vite la pas (ce qui n’est pas uniquement leur cas, entendons-nous bien). A ce titre, il me vient souvent le souvenir de cette pub de la marque de friandises Petit Pimousse: » Tu sais ce qu’il te dis le cassis? »….
Pour autant, la Suisse est un beau pays, avec ces avantages et ces inconvénients. Ces habitants sont charmants et bienveillants, proches de leur famille, protecteur de la nature, bons vivants etc…et il y a aussi les autres mais qui pour ma part restent une minorité. En choisissant de venir en Suisse, nous acceptons le tout. Personne nous a forcé à venir. Nous devons alors nous intégrer. Il est déplacé et irrespectueux de vouloir changer un pays qui n’est pas le nôtre et qui nous offre une chance. Mais nous pouvons, lors de discussion mesurée, amener une vision différente, proposer des solutions différentes sans les imposer. Voilà la richesse de l’immigration: Amener des idées neuves au bénéfice d’un pays d’accueil qui saura en faire bon usage (ou pas) afin de l’intégrer dans une démarche d’apprentissage et d’amélioration, menée avec intélligence et au profit de tous. En retour, et la Suisse en est l’exemple, le pays d’accueil saura récompenser légitimement cette dynamique volontaire et respectueuse. La Suisse reste un modèle pour les entreprises innovantes et toutes PME désirant aller au bout de leur projet.
A chacun de faire son choix avec honnêteté, responsabilité et bienveillance.
David Talerman says
Bonsoir,
Merci pour ces mots et ce feedback personnel. Vous auriez pu écrire un article à part entière !