Mais que va devenir le secteur de la banque et de la finance en Suisse ? Le discours officiel et les autres sources n’apportent pas la même réponse.
En fait, une menace importante pèse actuellement sur le secteur : la fin annoncée du secret bancaire et ses conséquences sur la gestion de fortune en Suisse et les emplois.
La fin du secret bancaire suisse ?
Le gouvernement le clame à qui veut l’entendre : le secret bancaire suisse n’est pas mort. Certes, mais l’UBS va tout de même probablement devoir livrer plusieurs dizaines de milliers de nom au fisc américain après en avoir livré 250 en février 2009 (voir notre article « UBS lève le secret bancaire aux USA » sur le site Travailler-en-Suisse.ch). Et le Crédit Suisse a donné très récemment quelques signes qui prouvent qu’il va probablement livrer quelques noms au fisc Français. Le message est clair, et donné par les deux plus grandes banques helvétiques : le secret bancaire, dans sa formule actuelle qui favorise l’offshore (le fait, pour un particulier ou une entreprise, de détenir des fonds dans un autre pays que celui où il réside) est probablement mourrant, même si les citoyens et résidents suisses pourront toujours en bénéficier (dans ce cas, le fisc suisse ne pourra toujours pas faire en Suisse ce que fait par exemple le fisc français en France : saisir des banques du pays de résidence du contribuable soupçonné de fraude fiscale).
Et dans une récente étude du cabinet d’audit KPMG en Suisse, le langage est encore plus limpide : « Les modèles d’entreprise qui s’appuyaient exclusivement sur le secret bancaire suisse sont voués à disparaître. »
Il ne faut pas oublier qu’en Suisse réside environ un tiers de la richesse mondiale offshore (environ 3 500 milliards de dollars). Avec toutes les entreprises, services et emplois qui en découlent. Autant dire que le risque pour l’emploi dans la gestion de fortune est important.
Tout le secteur bancaire suisse est-il menacé ?
Heureusement pas. D’ailleurs, les banques cantonales (Banque Cantonale Vaudoise, Banque Cantonale Genevoise, Banque Cantonale de Fribourg…) et régionales comme la Raiffeisen se portent très bien. Celles-ci ont récupéré de nombreux clients inquiets des grandes banques (voir notre article « Banque en Suisse : le secteur embauche » sur Travailler-en-Suisse.ch) au plus fort de la crise qui secouait l’UBS. Et puis les grandes banques sont suffisamment diversifiées pour se permettre de développer les autres branches. Le fait qu’elles soient parmi les premières à montrer des signes de « ménage » n’est probablement pas étranger à cette diversification qui leur assure des revenus multiples.
Les entreprises qui ont basé leur rentabilité sur le seul commerce de l’offshore ont pour leur part beaucoup de souci à se faire, et sont probablement vouées à disparaître ou être rachetées, comme le prédit l’étude de KPMG.
Pour aller plus loin :
- Annuaire des banques à Genève sur le site « Travailler-en-Suisse.ch »
- Les secteurs qui recrutent en Suisse sur le site « Travailler-en-Suisse.ch »
- Les banques pour les résidents en Suisse sur le site « Travailler-en-Suisse.ch »
Forex says
Salut David,
C’est vraiment très intéressant votre mission et je l’adore vraiment. On est d’accord que la banque joue un rôle très important pour tout le monde…