Bon, avant d’aller plus loin, mettons les choses au clair : le titre parle des femmes d’expats, mais il s’agit plus exactement du conjoint qui suit l’autre, homme ou femme, même si nous savons tous que c’est très souvent la femme qui suit l’homme. Bref, vous avez tous compris qu’il ne s’agit pas d’une question de sexe, mais plutôt de condition. Si vous êtes d’accord, attribuons ce rôle à la femme, ce sera plus simple pour la suite.
J’ai eu envie d’écrire cet article suite à l’article d’une jeune expatriée française dans son Blog « de l’Amérique à la Suisse » (note : le blog a été fermé depuis). Cela m’a rappelé ma situation personnelle où mon ex-femme et moi n’avons pas su gérer les dangers de l’expatriation pour le couple.
Pour situer le décors, voici un chiffre : les dernières informations que j’ai en tête font état d’une expatriation sur deux qui ne fonctionne pas à cause d’une inadaptation de la famille ou de la femme.
Alors que se passe-t-il, psychologiquement, pour la femme qui suit son conjoint ?
Coupée de sa famille, de ses amis, de ses repères habituels, et souvent sans emploi, la femme ne peut passer son temps qu’avec ses enfants lorsqu’elle en a. Et son mari. Mais lorsqu’on commence un job en Suisse et qu’on vient de l’étranger, il est rare qu’on ne travaille que 35 heures… A la seule énumération de ces éléments, il semble assez clair que cette situation est souvent plus que destabilisante, même pour la plus solide des femmes, et en tout cas sûrement pas épanouissante.
Globalement, l’écart se creuse entre celui qui travaille (qui lui a une vie sociale au travail, un travail, et qui ne vit pas les choses négativement) et le conjoint inactif (qui se sent de plus en plus exclus, et qui a le culot de faire culpabiliser le conjoint dont la vie serait parfaite si cette satanée femme réussissait à s’épanouir)… Bref, là aussi, il y a matière à conflit et j’ai vu des couples très solides flancher…
L’expatriation ne devrait se penser qu’à deux, c’est-à-dire que les entreprises devraient prendre autant soin de leurs employés expatriés que de leurs femmes, dans l’intérêt de tous.
Il y aurait encore beaucoup à dire, mais voici quelques pistes :
- Même si la décision d’expatriation se prend souvent à deux, ceux qui n’ont jamais vécu l’expérience ne peuvent pas se rendre compte de ce que cela implique pour le couple. L’idéal serait de pouvoir se renseigner avant. Recherchez les associations d’expatriés de votre nationalité sur place (voir par exemple, pour les français, sur le site de l’ambassade de France en Suisse)
ou posez des questions sur notre page Facebook - Si votre femme souhaite travailler, dépêchez-vous de lui trouver un job en Suisse, c’est sûrement le meilleur moyen de s’intégrer. Pour cela, il n’y a pas de secret, mais il faut autant que possible faire fonctionner votre réseau professionnel proche, il y a probablement dans votre entourage un collègue dont la femme travaille dans telle ou telle boîte et qui pourrait lui ouvrir une porte pour un entretien… qui déjà en soi remonte le moral.
- Exploitez au maximum les associations de femmes d’expat. Il en existe dans pratiquement toutes les grandes villes de Suisse.
Certaines entreprises l’ont compris, et proposent des services d’aide à l’intégration des conjointes, en les aidant par exemple à rédiger leur CV et leur lettre de motivation suisse, ou les mettant en relation avec des femmes expatriés…
Si certaines ou certains d’entre-vous ont des idées ou d’autres pistes, c’est le moment d’en faire profiter tout le monde.
Anonymous says
Merci pour le clin d’oeil. J’ai lu ton article avec beaucoup d’intérêt. J’espère que ça va s’arranger pour moi. Pour confirmer ce que tu dis, et à toutes les femmes d’expat’, oui, si j’avais su, j’aurais réfléchi à deux fois.
Ca me fait drôle de te voir « en vrai » sur la photo !
Stéphanie
Anonymous says
et les hommes d’expatriées ! :-p
Calie F. says
Je me retrouve tellement dans cet article! Je garde les enfants à la maison et par ce fait ne m’épanouie pas professionnellement…. Je rêve que mon mari décide d’être frontalier pour pouvoir travailler en france (cela est bien plus facile pour faire garder les enfants, pour trouver un emploi qui me corresponde etc…)
Ce site est bien sympathique!
David Talerman says
Bonjour,
Merci ! A bientôt sur le blog.
michel says
Bonjour,
Mon ami a un projet d’entreprise dans le jura suisse et souhaite s’y expatrier prochainement.
Je pense qu’il est plus judicieux pour moi de cibler le canton de Vaud pour trouver des opportunités professionnelles. Qu’en pensez-vous?
De plus, j’ai une petite qui aura deux ans en fin d’année, est-il difficile de trouver un mode de garde facilement pour me dégager du temps?
Merci de vos réponses.
L.
David Talerman says
Bonjour,
Effectivement, vous aurez un peu plus d’opportunités dans le canton de Vaud que dans le Jura, mais cela dépend toutefois de votre spécialité. Le canton de Neuchâtel n’est pas à négliger non plus, et il y a aussi une partie du canton de Berne où on trouve un nombre important d’entreprises.
Concernant le mode de garde, je vous confirme qu’il est très difficile de faire garder son enfant en Suisse.
michel says
Bonjour,
Merci pour votre retour…
Pour vous éclairer, j’ai une expérience dans le domaine du marketing sur les marchés export dans les FMCG. Je me demande juste s’il y a beaucoup de candidats potentiels sur ces postes par rapport à l’offre (je parle anglais mais pas l’allemand).
De plus, quel serait mon statut en arrivant (n’ayant pas d’activité) et quel type de permis faut-il avoir?
Pour le logement est ce complexe de trouver une location (zone Yverdon ou Lausanne), y a t-il une forte pression sur le marché de la location et sachant que seul mon ami aurait une activité ?
J’ai encore beaucoup d’interrogations mais je crois que je vais m’arrêter là…merci pour vos réponses….L.
ps:Pour ce qui est de la garde d’enfants, si cela est si complexe, quel est le taux d’activité des femmes alors?
David Talerman says
Bonjour,
Pour le logement : oui, il est difficile de trouver, et encore plus des appartements ayant au moins 3 chambres. Après tout dépend de votre budget. Plus d’informations sur le logement en Suisse. Il est plus facile de trouver sur Yverdon que sur Lausanne.
Pour le statut, vous aurez le même permis que votre conjoint (permis pour non actif) qui vous permet de résider en Suisse et de chercher du travail.
Si vous arrivez en Suisse, je vous invite à consulter mon guide Travailler et vivre en Suisse qui vous dira tout ce qu’il faut savoir sur 480 pages.
michel says
Bonjour,
Pour faire suite à votre message est-il si difficile de faire garder ses enfants? J’ai une petite fille de 2 ans et mon ami souhaite s’expatrier en suisse dans les prochains mois.Je sais que trouver une place en crèche est assez complexe, mais qu’en est-il des nourrices (dispos et tarifs)? Je serais pour ma part dans le cadre d’une recherche d’emploi et j’ai besoin de me dégager 3j par semaine env… je ne veux pas me brûler les doigts!
Merci pour ta réponse
Laura
David Talerman says
Bonjour,
Pour une maman de jour (une nourrice), en gros, c’est à peu près 1 500 CHF / mois. Il est très difficile d’en trouver (j’ai une amie qui en recherche une depuis plus de 2 mois).
michel says
merci pour cette info sur les mamans de jour…j’ai cru comprendre que le tarif dépend du salaire pour les crèches; est-ce cas pour les mamans de jour aussi?…
David Talerman says
Bonjour,
C’est vrai pour les crèches, mais pas pour les mamans de jours.
Bonne journée
michel says
merci pour vos informations en retour…
Levain Chavanon says
Encore un article qui est totalement vrai !
Si j’avais su, j’aurai réfléchi à deux fois avant de venir.
J’ai toujours été une femme active sachant allier vies professionnelle et personnelle lorsque mon mari était en déplacement. Je précise que j’ai toujours aimé mon métier et malgré tout l’amour que je porte à mes enfants, n’ai aucune vacation à être mère au foyer. Je ne dénigre aucunement ce « métier » qui est un travail à plein temps puisque je l’occupe « malgré moi ».
Donc, lorsque vous venez d’un pays où les modes de gardes sont divers, il est très très difficile pour une femme de chercher du travail en Suisse sans que ne se posent les problèmes de « logistique ». C’est juste incroyable !!
Difficile de trouver une place en crêche et encore moins une « maman de jour ». Dans les établissements scolaires publics (maternelles), l’école n’est obligatoire que le matin. Il y a des systèmes de « garderie » les après midi mais listes d’attente !!
Comment fait une maman qui veut travailler ? Franchement, c’est un gros tracas.
David Talerman says
Merci pour ce témoignage qui aidera probablement pas mal de maman…
Nathalie Lecoq says
En ce qui nous concerne, pour des raisons liées à l activité professionnelle de mon mari, notre famille a emménage en Suisse ( canton de Vaud) il y a 6 mois. Nous avons 3 enfants ( 6 ans, 3 ans et 1 ans). je n avais aucune envie de venir vivre en Suisse car d après ce que j avais lu sur internet la vie paraissait très compliquée en Suisse avec 3 enfants en bas age; de plus nous habitions Luxembourg qui est tout simplement un paradis pour les familles…et une ville ou il est facile de concilier vie professionnelle et vie de famille.
Avec grande tristesse et des pieds de plombs, j ai quitté le Luxembourg pour la Suisse… et je le regrette quotidiennement! Tout ce qui me freinait à venir en Suisse se confirme…
Une maman de famille nombreuse en Suisse est complétement effacée de la société. Vu les horaires d école ( de 8h30 à 11h20 et de 13h30 a 15h), l absence de cantine, le cout des garderie et crèches, l’age tardif de la scolarité, le prix des femmes de ménage je n ai d autre choix que de rester a la maison avec les enfants et mes journées se résument à cuisiner, nettoyer, conduire et rechercher notre ainé à l école et essayer de consacre un peu de temps à ma fille de 3 ans qui est en age d apprendre ce que une petite fille de 3 ans apprends en principe a l école maternelle ( puisque je le rappelle en Suisse l école ne commence qu a 5 ans)…
De plus, le cout de la vie avec 3 enfant est exorbitant ( le prix d un logement assez grand pour nous 5, les courses au supermarché, activité des enfants )
Mon mari gagne très bien sa vie dans le milieu bancaire pourtant en Suisse il est impossible de conserver le niveau de vie que nous avions à Luxembourg. ( plus jamais de resto, les sorties sont très rares)
A Luxembourg et en Belgique ( nous sommes belges) j étais une femme et une maman. En Suisse je ne suis plus une femme. plus de fou rire entre copines puisque etant 7jours sur 7 avec les enfants je n ai pas l occasion de rencontrer des copines, plus de travail, plus de petits moments pour moi, plus de sorties en amoureux avec mon mari, plus d activité ou hobbies.
Alors oui, c est vrai il y a les montagnes mais c est frustrant car nous adorons le ski… mais a nouveau avec des enfants en bas age ce n est pas évident.
Si je pouvais avoir une baguette magique je reprendrais notre vie Luxembourg là ou nous l’avions laissée.
La Suisse est un pays magnifique, le climat très agréable, les suisses très gentils ( mais toujours très comiques), mais pour y vivre avec plusieurs enfants comme en France, Belgique ou Luxembourg il faut des moyens financiers extraordinairement élevés.
Heureusement, le climat et le paysage m aident à tenir le coup… mais j espère que l hiver ne sera pas trop morose…
David Talerman says
Bonjour Nathalie,
Merci pour ce témoignage. Au-delà du pays, c’est souvent très difficile pour celui des 2 qui suit…
chloro says
Nathalie, je compatis et surtout je comprends car je vis la même chose que vous depuis 4 ans maintenant. mon fils n’entrera à l’école qu’à la fin de cette année. sans compter que mon mari estime que je devrais être contente : en effet je suis en vacances à l’année toute la journée à la maison pendant que lui, grand héros, il travaille!
🙁
Nathalie Lecoq says
mais PAS toujours tres comique ( a propos des Suisses…)
Inconnue says
Commentaire effacé à la demande de son auteur
David Talerman says
Bonjour,
Merci pour ce retour d’expérience. Le rôle de la femme est probablement et de loin le plus ingrat. Les lectrices auront de la matière intéressante dans votre témoignage.
Sloua says
Bonjour
Je viens de lire votre article qui est très intéressant et bien détaille ainssi que les commentaires des autres femmes.
Je fais partie de ces femmes qui Ons tous laissée et suivie leur mari pour mutation de travail,biensur surgie un divorce inattendu (malheureusement ).ons a veçu 7ans en France ,maintenant je voudrais retournée en Suisse après y avoir veçu 14ans de ma vie et que je porte dans mon cœur,ma fille est nee en Suisse plus précisément à Lachen et je voudrais qu’elle puisse faire ces études la bas.
En tant que maman célibataire est ce que mon enfant aura droit d’étudier en suisse?
Je vous prie de bien vouloir me donner quelques pistes.
Cordialement .
Saloua
maryse says
Puis on perd notre identité. Si les françaises viennent en Suisse, elles perdront le nom de leur époux. Elles seront seulement appelés par leur nom de jeune fille.
Pas facile de faire un bon en arrière.
Maria says
Je trouves cette blog très intéressent pour moi, femme d’expatrie français mais d’origine Brésilien, expatriée depuis un ans et demi a Genève. J’etait déjà expatriée en France la premier fois quand j’ai quitte mon pays il y a dix ans. J’ai tout appris en France, la langue, les coutumes, son histoire tant bien que je pu avec mes treinte ans, je même travaillée a Paris et j’appris a aimer la France un peu comme chez moi. Ici en Suisse c’est mois évident, peut être moi j’ai plus la même volonté d’intégration, parce que les réseau reste fermé, parce que il faut percer un cercle que plus qu’un cercle est une spiral… J’ai l’habitude de la solitude que donne le changement de patrie, je reste solide face a cette condition que j’ai tendance a minimiser, car être ici , est une vrai opportunité de développement.. Merci pour cette espace de rencontre virtual et pour les mot intentionnée de votre part, Courage a vous tous.
miss EB says
coucou
idem pour moi…. ca fait 5 mois que suis à Genève et suis passée de working mum à femme au foyer. c’est tres dur moralement, d’autant plus que j’ai trouvé une maman de jour! mais rien, pas de réseau = pas d’emploi semble-t-il. je me laisse encore qq mois avant de penser à retourner seule en France.