C’est une information qui est parue hier dans la presse française, mais un peu trop timidement à mon goût : les sénateurs français vont toucher une prime de 3 531,61 euros, au titre d’un rattrapage exceptionnel (je n’en dirai pas plus, le terme administratif utilisé pour décrire la finalité de cette prime est presque incompréhensible).
Ce qui se comprend bien en revanche, c’est que la décision de verser cette prime a été prise par… les sénateurs eux-mêmes.
Une prime qui coûtera au contribuable français plus d’un million d’euros
Ce petit « avantage », qui coûtera au contribuable un peu plus d’un million d’euros, vient s’ajouter à ceux dont jouissent les sénateurs, comme un salaire brut mensuel de 7 100,15 euros, des avantages en nature considérables, des prêts immobiliers à des taux d’intérêt très bas, et un régime de retraite de sénateur qui défie toute concurrence puisqu’un mandat de sénateur, qui dure 6 ans, permet de toucher une retraite de 1 200 euros, cumulables (pour 2 mandats, comptez 2 x 1 200 euros), et cumulables avec d’autres régimes de retraite (ce qui est absolument impossible pour le citoyen de base).
Les journalistes français n’ont pas franchement relayé cette information
Je vous mets au défi de trouver facilement dans les grands quotidiens cette information, qui par ailleurs a été passée quasiment sous silence à la télévision. J’en veux aux médias et journalistes français qui, selon moi, ne font pas tout à fait leur travail. Qu’une prime soit accordée aux sénateurs français, soit. Qu’elle soit décidée par les intéressés, c’est simplement une honte, honte qui ne semble pas beaucoup émouvoir les journalistes. Et comme dans malheureusement beaucoup de domaines, l’argent public est dépensé de manière dispendieuse, ce qui devrait être porté à la connaissance du plus grand nombre.
Selon le député UMP Jacques Le Guen, cette prime n’a par ailleurs pas de justification réelle, mais constitue une sorte de cadeau de départ pour les sénateurs dont le mandat ne sera pas renouvelé. La France est décidément une belle vache à lait… qui commence à devenir bien maigre.
Serait-il possible de voir la même chose en Suisse ?
C’est à cause d’exemples comme celui-ci que je me dis qu’il faudrait à la France une démocratie semi-directe à la Suisse : en Suisse, c’est bien le peuple qui a le dernier mot, et il a par ailleurs le pouvoir de ralentir, voire stopper une loi proposée par les parlementaires, ce qui oblige notamment ces derniers à faire des lois qui tiennent compte au maximum de l’avis du peuple. Cette prime exceptionnelle sénatoriale aurait-elle été possible dans une démocratie directe ? Peut-être, mais il aurait fallu aux parlementaires beaucoup d’énergie pour le justifier…
Et puis je vous pose franchement la question : pensez-vous qu’une telle chose pourrait arriver en Suisse ? A-t-on vu des cas similaires ?
source d’informations concernant les salaires des sénateurs : Wikipédia.
crédit photo : iStockPhoto
CelM says
Hallucinant en effet.. Mais espoirs, certains semblent encore avoir un peu la tête sur les épaules http://www.liberation.fr/politiques/01012347716-plusieurs-senateurs-refusent-la-prime-exceptionnelle-de-3500-euros
David Talerman says
@CelM : merci pour ce lien !
SF says
Au final, beaucoup de bruit mais pas pour rien puisque la prime exceptionnelle des sénateurs est annulée!
http://www.ouest-france.fr/ofdernmin_-Le-Senat-fait-marche-arriere-sur-la-prime-exceptionnelle-des-senateurs_6346-1871341-fils-tous_filDMA.Htm