Je viens de consulter une interview très intéressant du sociologue français Jean-François Amadieu, qui nous donne son point de vue sur les entretiens d’embauche. Avant de lire la suite, autant vous dire que son point de vue est décalé par rapport à ce que les milieux RH pensent, mais je suis à 100% d’accord avec les différents points qu’il développe, certains étant d’ailleurs décrits dans « Décrocher un emploi en Suisse« .
En résumé, voici ce que j’ai retenu de cette interview :
1 / Que le recruteur le veuille ou non, l’entretien est fortement influencé par le physique de la personne, et par différents détails de cette nature. En particulier, l’essentiel de la communication se fait sur le mode non-verbal, et ce dans la 1ère minute de l’entretien. Le temps restant de l’entretien ne va servir au recruteur qu’à confirmer l’idée qu’il s’est faite de vous. Aussi, il est très difficile pour un candidat d’inverser un jugement fondé dans la 1ère minute d’entretien si celui-ci est défavorable. En clair, il faut tout miser sur la 1ère minute de l’entretien, en prenant soin notamment d’avoir un dress code adapté à celui de l’entreprise. Le sociologue nous conseille également de porter des lunettes pour avoir l’air plus intelligent (…), et d’éviter à tout prix d’avoir les mains moites, car on ne recrute pas un candidat qui a les mains moites. Cruel, drôle et malheureusement, assez vrai à la fois, du moins avec certains recruteurs….
2 / L’entretien doit être soigneusement préparé, mais il faut pour autant laisser ressortir une petite touche d’humanité en faisant semblant de se tromper sur des petits détails, des tournures…
3 / Le sociologue a voulu prouver que les entretiens ne servaient à rien, en montant de toute pièce des CV à des faux candidats acteurs pour des postes de vente : ces acteurs ont été si bons qu’ils ont été recrutés par les entreprises, alors même qu’ils n’avaient jamais exercé ce métier auparavant. Petit clin d’oeil intéressant au fait que les entretiens sont, de toute façon et même si vous n’êtes pas un comédien, un jeu de composition, que ce soit du côté du candidat ou du côté de l’entreprise.
Son point de vue s’est forgé sur une expérience française principalement, mais je pense que ce qui est dit s’applique à pratiquement toutes les situations d’entretien en Suisse.
Et vous, que pensez-vous de cette vision de l’entretien d’embauche ? Quelles sont vos propres expériences en Suisse sur ce point ?
Jean-François Amadieu : l’entretien ne sert à rien
A lire également : 5 conseils de base pour réussir ses entretiens d’embauche en Suisse sur le site www.travailler-en-suisse.ch
Gege says
Bonjour,
J’ai eu un certain nombre d’entretiens d’embauche à Genève mais j’ai encore du mal à les interpréter. Ces entretiens duraient souvent longtemps et impliquaient plusieurs (souvent trois) personnes. On me donnait beaucoup de détails et finalement … je n’étais pas embauchée.
C’est tout se décide déjà dans la première minute pourquoi faire durer l’entretien ? Surtout pourquoi laisser le candidat attendre la réponse ? Dès que le recruteur sait que ce n’est pas le bon candidat il devrait le lui dire.
Gege
David Talerman says
@Gege : Bonjour,
Juste remarque mais ce n’est pas aussi simple ni tranché. Tout d’abord, il est important de laisser au candidat toutes ses chances en lui laissant finir l’entretien : le recruteur espérera toujours des informations complémentaires, et ce d’autant qu’il faut parfois du temps pour « casser la glace » dans un entretien.
Et puis il faut aussi avoir quelque chose en tête : le recruteur est comme vous, il n’attend qu’une chose, que vous soyez le bon candidat !
Enfin, le fait qu’il y ait plusieurs personnes et qu’on vous donne des détails n’est pas une garantie pour le recrutement : si vous vous êtes retrouvée dans cette situation, c’est qu’il y avait probablement un intérêt réel pour votre candidature. Votre dossier de candidature (CV et lettre de motivation) est probablement efficace, mais il se passe quelque chose en entretien qu’il faut peut-être corriger.
lou says
Je ne suis pas du tout d’accord avec jean françois amadieu, les gens beaux ont souvent une image « belle mais conne ». C’est un préjugé très répandu,c’est faux bien sûr. Il a été prouvé qu’une belle femme a une image douce, on ne la mettra pas sur un poste de management même si elle a toutes les compétences, son beau physique lui nuira.
vincent says
ce que dit jean françois amadieu me semble pas possible, car les entreprises vérifient les références des candidats, demandent les certificats de travail, les diplômes. Je le sais donc impossible de recruter un vendeur qui est en fait comédien.
emma says
Moi je me souviens d’une belle femme qui n’avait pas été retenue car la recruteuse était jalouse.
mine says
Les recruteurs suisses sont bizarres… je suis d’accord avec le commentaire de Gege. Ils ne savent pas ou ils ont mal et la plupart du temps préfère opter pour un des leurs plutôt que le français, quand bien même il correspond davantage au poste.
David Talerman says
Bonjour,
Changez les rôles 2 minutes : en tant que recruteur français, préféreriez-vous recruter un Français, qui connaît le secteur, le pays, la culture du travail, les produits… ou un étranger qui ne les connaît pas forcément, ou forcément plus mal ? Il n’y a rien de bizarre à ceci, bien au contraire ! Alors certes, certains candidats étrangers sont meilleurs, plus qualifiés, c’est un fait. Mais le facteur local n’est pas à négliger. Sans parler du risqué qu’a un étranger de ne pas s’adapter et de quitter le pays et donc l’entreprise.
Morand sonia says
G passe un entretien en suisse de 10mn a peine. Elle m a pose 2/3 questions et m a dit qu elle me rapellerais le lendemain pr la reponse. Elle ne m a pas du tout renseigné sur les differents points du poste etc. C moi qui a du posé les questions tres rapidement! Est ce mauvais signe?
Serge says
Bonjour David,
Je travaille actuellement sur Paris et j’ai l’opportunité d’avoir un entretien avec une banque à Genève (en IT) via un recruteur mais afin d’avoir l’entretien je dois fournir une adresse en Suisse. Apparemment, Il suffit de donner une adresse d’une connaissance, pas besoin d’y résider en réalité, mais c’est pour pouvoir dire que j’ai la possibilité de me loger en Suisse (bien qu’en réalité je trouverai par moi même).
Pas besoin que ce soit à Genève, cela peut être dans un rayon d’environ 60 km. Sans cela, la RH ne va même pas lire mon CV. Pouvez vous m’aider à ce sujet ? J’ai une connaissance en Suisse mais hélas à Zurich.
Bien cordialement,
Serge