Dans un commentaire récent, un internaute m’a interpellé en m’indiquant qu’il ne fallait pas donner de faux espoirs aux étrangers qui veulent travailler et recherchent un emploi en Suisse. On peut donc légitimement se poser la question suivante :
Compte tenu de la crise qui pointe le bout de son nez, y compris en Suisse, y aura-t-il encore des opportunités professionnelles pour les étrangers cette année ?
Avant de vous parler d’emploi, il me semble important de parler de la base : l’économie du pays.
La Suisse est un pays fortement exportateur (1 franc sur 2 du PIB du pays provient des exportations). Et comme tous les pays dans ce cas, l’économie du pays est très sensible à la conjoncture internationale. Or, il n’a échappé à personne que la conjoncture s’est un peu grippée ces derniers mois. Toutefois, plusieurs indicateurs économiques récents nous montrent que la situation n’est peut-être pas aussi catastrophique que cela. En particulier, si les exportations fléchissent, les investissements et la consommation sont maintenus à un niveau très honorable, qui permet notamment à la Suisse d’avoir un PIB qui augmente (en particulier, selon les sources officielles, le PIB du 3ème trimestre 2011 a augmenté de 1,3% par rapport au PIB de 2010). Et en ce début d’année, quelques pays hors Europe, dont les Etats-Unis, semblent retrouver un semblant de croissance.
Autre « indice » qui permet de garder un peu le moral : l’industrie horlogère. Le secteur, qui exporte la plus grande majorité de sa production, a fait le pari de l’investissement et semble ignorer ce que nous pourrions qualifier de crise : c’est plutôt prometteur, cela ne portera pas l’économie suisse dans sa globalité, mais cela permet de créer des emplois et cela permet également de se dire que la situation n’est peut-être pas aussi grave que cela.
Toutefois, la Suisse reste très largement tributaire des pays d’Europe qui sont ses plus grands partenaires commerciaux. Et comme en Europe ça ne va pas très fort, l’économie suisse sera immanquablement touchée à un moment ou à un autre. Les entreprises le savent, et c’est ce qu’elles anticipent en ce moment, en gelant, pour certaines, les recrutements et les investissements. Bref, pour résumer : la crise n’est pas vraiment là, mais les 1er signes font peur aux entreprises, qui restent prudentes et attentiste. En clair, c’est déjà beaucoup plus compliqué de travailler en Suisse maintenant qu’il y a 1 an, et ce sera encore plus difficile en 2012 (exception faite de certains secteurs).
Dans ce contexte difficile où il risque d’y avoir un peu plus de chômage (ce dernier a d’ailleurs augmenté de quelques points en décembre), il sera bien évidemment d’autant plus difficile pour les travailleurs étrangers de pénétrer le marché du travail suisse, surtout s’ils rentrent en compétition avec des travailleurs locaux, suisses ou étrangers déjà sur place. En clair, plus nous avancerons dans le temps, plus il sera difficile pour les non spécialistes de trouver une place, plus les entreprises auront le choix entre plusieurs candidats. Alors si vous voulez mon avis, en ce moment, ce sont les derniers wagons qui passent, et ils ne repasseront pas avant quelques mois. Alors faites ce qu’il faut pour soigner votre CV, votre lettre, informez-vous et faites le nécessaire pour votre recherche d’un emploi en Suisse.
Espérons qu’un doctorat aide à percer le marché suisse…
Bonjour, je suis pharmacien en France, mon officine m’appartient, je cherche à savoir s’il est possible d’acheter une officine en Suisse pour une française dans ma situation. J’ai du mal à trouver ce genre de renseignement et vous seriez très aimable de m’indiquer des pistes où je pourrais trouver réponses pratiques et juridiques à ma question . Je trouve votre blog très bien fait et très agréable à consulter. Avec tous mes remerciements.
Cordialement
FL
Bonjour, je remarque depuis quelque temps qu’ il y’a de plus en plus d’offres d’emploi qui sont réservées à ceux qui ont la nationalité suisse ou un permis c uniquement. Or cela concerne des emplois dans le privé. Avec les accords bilatéraux, est ce légale d’exclure les autres permis de travail?
C’est une bonne question. Je ne suis pas juriste, mais je pense surtout que si vous répondez alors que vous n’êtes pas dans ces cibles, et qu’on vous écarte d’office alors oui cela peut être un problème à mon sens. Par contre, l’annonce peut être lue différemment, en ce sens qu’ils recherchent peut-être quelqu’un qui a une expérience du marché suisse… Et là, rien à dire.
Bonjour,
Je suis installé à Zurich depuis quelques moi. Mon ami avec qui je suis pacsé depuis 1 an souhaite démissionner de son entreprise en france pour suivi de conjoint.
Dans ce cas précis pouvez-vous m’aider à répondre aux interrogations suivantes :
– combien de temps peut-il rester en Suisse en tant que chercheur d’emploi
– quel sera son statut en Suisse, quel visa demander?
– doit-il s’inscrire au chomage en Suisse?
D’avance merci pour vos réponses.
Bien cordialement.
Bonjour,
Si vos revenus le permettent, vous pouvez demandez un rapprochement familial, si vous pouvez prouver que vous viviez ensemble auparavant.
Dans ce cas, il aura un permis de travail pour non actif qui lui permettra de chercher un emploi.
Sinon, il pourra rester 3 mois au maximum en Suisse.
Le fait de s’inscrire au chômage n’apportera pas grand chose car il ne touchera rien tant qu’il n’aura pas travaillé au moins un jour en Suisse.