Je n’ai pas été très inspiré : je vous annonçais un peu vite, le 24 septembre dernier, à l’occasion du discours de la Conseillère fédérale Doris Leuthard, qu’il n’y aurait probablement pas de problème pour la « validation » des accords bilatéraux et que selon toute vraisemblance, il n’y aurait pas de referendum, le principal parti nationaliste, l’UDC, n’ayant pas déposé d’initiative.
C’était sans compter sur la droite « dure », qui a fait son chemin sans l’UDC, et qui récolté – à grand peine – les 50 000 voix nécessaires. Un peu plus de 51 300 voix ont été validées, et déposées avant le délai référendaire légal, le 2 octobre… La date exacte du referendum sera communiquée ultérieurement.
Cette situation risque de fragiliser les relations entre la Suisse et l’Union européenne, et c’est maintenant au peuple suisse de décider de l’avenir des accords bilatéraux.
Je ne crois pas à un « non » du peuple suisse pour plusieurs raisons, et en particulier économiques, mais tout de même, le risque existe à présent.
A mon sens, seule une situation « catastrophe » (comme une crise économique majeure qui toucherait durablement le marché intérieur suisse) pourrait donner naissance à un « oui ».
C’est à présent le devoir de chacun de nous, travailleurs étrangers en Suisse, d’avoir une attitude exemplaire, et d’expliquer à nos amis et collègues suisses pourquoi les accords bilatéraux sont une bonne chose, pour l’Union européenne et la Suisse.
Franz Montagnon says
Bonjour à tous et à toutes,
Cette histoire ressemble vraiment à une querelle de clocher; je vous le dis ! Alors plus de ressortissants portugais dans la construction, plus de ressortissants allemands dans le second-oeuvre, plus d’Autrichiens, plus de Français. plus d’informaticiens indiens !
Pendant qu’on y est, on n’a qu’à virer les permis B liés à l’employeur pour faire de la place.
Je serais curieux de savoir quels seraient les employés suisses qui accepteraient de les remplacer !
Moi si j’étais entrepreneur: il n’y a pas trente-six solutions; je délocalise là où la main-d’oeuvre qualifiée se trouve à bon marché.
Franz Montagnon
Anonymous says
Bah, dans six mois l’Union européenne n’existe plus… problème réglé. 🙂
paulot says
Ben oui, les bilatérales et la CE c’est très bien. Mais du point de vue d’un Suisse cela profite surtout aux Européens des pays limitrophes. Sur le fond, toutes ces intentions sont très louables. Mais franchement, quesqu’un Suisse irait faire, à formation et expérience égale en France/Allemagne/Autriche/Italie? Quels bénéfices ? Quels avantages ? L’exotisme de vivre dans un pays qui a une histoire avec un grand ‘H‘? Bof, cela ne nous épate pas vraiment, surtout au vu des décennies précédentes… Ensuite, sans vouloir me fâcher avec nos voisins directs, Il faut reconnaître que les régions limitrophes de la Suisse ne sont pas franchement folichonnes (Doubs, Ain, Savoie, Piedmont, Vorarlberg, etc…) Cette opinion n’est pas très politiquement correcte, et je m’en excuse, mais je pense que bon nombre de Suisses en pensent autant. Pour terminer, je pense qu’il est idiot de croire que la Suisse peut se passer de ses frontaliers, mais il est tout aussi idiot de penser que ces derniers sont irremplaçables.
David Talerman says
C’est certain, personne n’est irremplaçable, mais la Suisse ne pourrait pas se passer de ses étrangers sans se passer… de croissance économique !
Les étrangers, qu’ils soient frontaliers ou résident, sont une solution au manque de main d’oeuvre du pays.
Sinon, il est vrai que la Suisse est un très beau pays, j’en suis tombé amoureux. Mais la Haute-Savoie, le Doubs, le Jura etc… ont aussi leur charme, je trouve que ce sont des endroits aussi très beaux. Bien sûr, les goûts et les couleurs…
A bientôt
David
paulot says
Certes la Suisse ne peut se passer de ses étrangers. Mais cela vaut pour tous les pays Européens. Ce n’est pas un problème spécifique à la Suisse.
David Talerman says
Comme la plupart des pays qui sont dans ce cas, la Suisse est beaucoup plus dépendante de l’immigration car il y a un effet démographique « limitateur » de la croissance qui est mécanique : le nombre de personnes en âge de travailler et qualifiées est très insuffisant. Les pays à plus forte population sont certes aussi concernés, mais compte tenu de la taille, l’impact (ou plutôt le manque) de personnel n’est pas aussi important sur la croissance. D’ailleurs, si la Suisse est, depuis plusieurs décennies, le pays d’Europe qui a le plus grand nombre d’étrangers en pourcentage de sa population (hormis certains petits pays), ce n’est pas par hasard…
paulot says
D’accord avec toi sur le fond. Les bilatérales sont une ‘win-win situation’ pour les Suisses et les frontaliers, mais pour le Suisse lambda les frontaliers sont bien plus ‘winners’… Perso, je m’en félicite, mais il faut comprendre que cela en agacent certains. Sans être prophète, ni Madame Soleil, je me demande quels auraient étés les résultats des élections en France, en Allemagne, en Italie et en Autriche ces 15 dernières années si le nombre de ressortissants étrangers ‘avoisinassent’ ceux de la Suisse : Le Pen en France?, Probable.. Haider (paix son âme (tourmentée..)) en Autriche? Encore plus probable… Les profascistes en Italie? On y est presque. Le REP Allemand ? Qui sait ?
Tout cela mérite réflexion…