Peter Brabeck, le Président directeur général de la multinationale Nestlé montre les dents : il menace de délocaliser le siège de la multinationale, installée à Vevey dans le canton de Vaud, si l’Etat venait à limiter les salaires des hauts dirigeants en Suisse.
Selon le dirigeant de Nestlé, la Suisse perd tout doucement depuis plusieurs années de son intérêt, notamment parce que les lois, stables auparavant, sont aujourd’hui de plus en plus changé suite aux pressions internationales et internes.
Le plafonnement des salaires des dirigeants en Suisse : un vif débat
Le plafonnement des salaires des dirigeants en Suisse est en ce moment discutée par le Conseil des États, et fait suite à l’initiative « Contre les rémunérations abusives« , déposée par un chef d’entreprise suisse, Thomas Minder en octobre 2008. En réaction aux bonus touchés par les dirigeants et cadres supérieurs d’UBS malgré la déroute financière qu’on connait, il avait introduit dans le débat public la question des rémunérations dites abusives (voir l’article « Salaires des managers en Suisse : plus de restrictions ? » sur le site Travailler-en-Suisse.ch).
Si Nestlé devait effectivement délocaliser ses quartier généraux et quitter la Suisse, ce serait catastrophique non seulement sur le plan de l’image – Nestlé est tout de même l’entreprise suisse la plus connue dans le monde – mais également sur le plan économique : le groupe emploie dans son siège près de 3 000 personnes, et génère un chiffre d’affaires de plus de 11 milliards d’euros.
Les managers et cadres supérieurs en Suisse sont les mieux payés d’Europe
Selon le cabinet d’étude Hewitt, la Suisse est le pays qui propose à ses managers et dirigeants les salaires les plus élevés d’Europe (le salaire moyen des CEO en Suisse est d’environ 13 millions de francs suisses, contre 8 millions pour la moyenne des autres pays). Plus d’informations sur le site Travailler-en-Suisse.ch, « Salaire des dirigeants en Suisse : les plus élevés d’Europe » et « Salaires des managers en Suisse : le cartel des hauts salaires« .
Et vous, pensez-vous que Nestlé puisse vraiment quitter la Suisse ? Bluff ou réalité ?
Laure says
La notion de « rémunération abusive » n’a pas de sens, nombreux sont ceux qui jugeront que quiconque est payé deux fois plus qu’eux a une « rémunération abusive ». C’est l’habituelle jalousie sociale cachée derrière le paravent d’une éthique à géométrie variable. La réalité est qu’il y a un marché des hautes rémunérations, et que c’est du ressort unique du propriétaire de l’entreprise, de l’actionnaire, de décider combien payer ses salariés. Le problème est cependant autre dans des économies socialistes soviétoïdes comme celle de la France, où les grandes entreprises sont en réalité assimilables à l’administration publique (proximité avec le pouvoir, dirigeants issus de l’ENA, etc.).
chris says
Le fait est que meme les actionnaires n’ont plus de controle sur les remunérations.
Le fait est aussi que le marché des hautes rémunérations est deconnecté des performances (Vivendi, UBS…).
Le fait est encore que les salaires sont astronomiques meme vis a vis des besoins des individus.
Et l’on ne parle que de la partie fixe, pas des stocks options, des bonus, primes et avantages.
N’est ce pas la un gros caprice? Nestlé pourrait il vraiment changer de pays sans que le benefice ne bouge?
La polémique avec les emballages Cailler avait couté a Nestlé, voire destabilisé la PDG a l’époque, Les Suisses sont les meilleurs consommateurs de produits Nestlé, car ils savent que ce sont leurs emplois, resteraient ils fidèles a Nestlé si cette entreprise partait?
Enfin Nestlé est principalement cotée a Zurich, que feraient ses actionnaires?
Est ce vraiment serieux ces menaces? pour moi ca ressemble a des gamineries
Laure says
« Les salaires sont astronomiques » est un point de vue totalement subjectif qui n’apporte rien. C’est comme si je criais au scandale parce que mon voisin est plus riche que moi. La seule question qu’on est en droit de se poser est de savoir qui est lésé dans cette affaire. Le seul qui pourrait l’être est l’actionnaire. Comme en dernier lieu c’est bien l’actionnaire qui est le responsable ultime, c’est à lui de voir s’il est assez bête pour surpayer ses employés (et se déposséder d’autant) ou si au contraire les revenus sont justifiés.
Cela dit, Nestlé ne mettra pas sa menace à exécution. A part Singapour ou Hong Kong, je ne vois pas où Nestlé pourrait se relocaliser. Sûrement pas en France socialiste…