Paul a 40 ans, est marié, et a 2 enfants.
Après avoir fait une école d’ingénieur à Marseille, il a travaillé 15 ans en France dans une société multinationale. Durant cette période, il a été amené à beaucoup voyager – un peu trop à son goût – dans le monde entier.
Il est aujourd’hui frontalier, installé avec sa famille à Divonne-les-Bains en zone frontalière dans le département de l’Ain. Après un premier poste en Suisse pendant 4 ans à Nyon, il travaille depuis 4 ans à Lausanne.
Il partage avec nous son expérience en Suisse, son arrivée, sa prise de poste, et donne avec un peu de recul son avis sur sa situation.
Comment es-tu arrivé en Suisse ?
Mon épouse travaillait loin et nous ne nous voyions que le week-end, ce qui nous a amenés à vouloir trouver autre chose pour nous rapprocher. J’ai alors commencé à chercher d’autres opportunités et un chasseur de têtes m’a proposé une offre d’emploi à laquelle j’ai postulé sur Nyon dans le canton de Vaud.
Comment s’est passé ton recrutement en Suisse ?
Le recrutement pour mon premier poste a été très simple et a pris la forme de deux entretiens d’embauche, sur place en entreprise.
Pour mon deuxième poste, le processus de recrutement fut plus long : 3 entretiens en ligne, des tests (de logique, et de personnalité), et deux entretiens sur le lieu de travail. Ensuite, au niveau du contrat de travail et des formalités administratives, ça a été très simple et rapide (comme toutes les formalités en Suisse).
Décris-moi ton métier au quotidien
Je travaille dans une multinationale, ce qui était déjà le cas en France. Le travail en Suisse ne me semble pas tellement différent de ce que j’ai connu en France. J’apprécie le côté très multiculturel (on trouve toutes les nationalités et toutes les origines en Suisse). L’expérience et la performance comptent plus que le diplôme !
Et ta femme, que pense-t-elle de sa nouvelle vie ?
Mon épouse a quitté son poste dans le sud de la France pour me suivre. Et elle a trouvé un emploi dans les deux mois qui ont suivi son arrivée (elle est informaticienne, business analyst). Je dirais qu’aujourd’hui nous sommes très heureux d’être ici.
Avec un peu de recul, que dirais-tu de ton expérience en Suisse ?
Il ne faut ni idéaliser la Suisse ni trop critiquer la France. Je trouve que les deux pays ont leurs atouts et leurs faiblesses.
En tant que frontalier dans le canton de Vaud, je n’ai jamais ressenti la moindre « discrimination » ni jamais eu le moindre commentaire sur mon statut.
L’intégration passe par le respect et normalement les choses se passent correctement.
Notre ville, Divonne-les-Bains, est extrêmement agréable (bien plus selon moi que nombre de villes identiques en Suisse), et je n’envisage pas pour le moment de devenir résident, malgré le temps de trajet un peu long (45 minutes environ).
Quels conseils donnerais-tu à ceux qui font le même métier que toi et qui veulent travailler en Suisse ?
Renseignez-vous bien sur la Suisse avant d’envisager de venir (le livre « Travailler et vivre en Suisse » est un excellent support pédagogique pour les nouveaux arrivants). Soyez ouverts, oubliez les « travers » de la France, dites-vous que vous êtes dans un autre pays, comme vous le seriez aux USA ou en Allemagne. Évitez de ne parler que de la France dans vos conversations… Et vous verrez aussi comme l’administration est efficace !