J’ai parfois dénoncé certaines absurdités administratives, mais celle que je vais vous compter maintenant est particulièrement corsée.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, je dois planter le décors : les frontaliers en Suisse cotisent pour le chômage en Suisse (par prélèvement sur le salaire) mais les indemnités chômage sont versées par la France. Du coup, pour équilibrer un peu les comptes, il est prévu que la Suisse verse une compensation financière à la France.
Cette compensation, la Confédération helvétique l’a estimé à environ 150 millions de francs suisses (ce montant inclut les prestations pour tous les pays). Jusqu’ici, rien d’anormal.
Une dépêche ATS parue le 12 mars dernier indiquait laconiquement que ces compensations financières étaient étrangement basse pour les 3 premiers mois : 4 millions de francs suisses pour 3 mois contre 37,5 millions normalement attendus.
La raison ? Il faut la trouver dans le fonctionnement du remboursement. La France doit en effet fournir à la Suisse la liste des frontaliers concernés. Une fois cette information reçue, la Suisse procède alors à la comptabilisation et au paiement. Le hic, c’est que la France ne semble pas en mesure de transmettre cette liste, probablement pour des raisons informatiques et administratives (je n’ai pas réussi à avoir plus de détails).
Les contribuables français, littéralement saignés à blanc en ce moment, apprécieront. Les Suisses doivent probablement bien rire. C’est une honte…