L’arrivée en Suisse peut être vécue de façon problématique, notamment par les adolescents qui se trouvent dans une phase particulière dans leur vie. Ce sont surtout les 10 à 15 ans qui sont touchés par le « syndrome de l’enfant expatrié ». Différents signes permettent aux parents de pouvoir décider s’ils ont besoin d’aide extérieure. Un coach peut offrir aux jeunes un cadre et des outils pour faire face aux défis qui se présentent.
Dans cet article, vous allez découvrir les enjeux principaux auxquels les ados en situation d’expatriation en Suisse sont confrontés.
L’impact du déménagement sur les adolescents
Découvrir un nouveau pays, apprendre à apprécier différentes cultures et à accepter les différences … pour un(e) jeune, l’expérience d’expatrié(e) a des bénéfices incontestables. En revanche, elle présente plein de défis, car il faut se réorienter, trouver de nouveaux ami(e)s, réorganiser ses loisirs, se familiariser avec les offres du nouvel endroit et s’adapter à un nouvel environnement scolaire. Dans la majorité des cas, les jeunes arrivent à faire face à ces défis au fil du temps. Mais un nombre d’adolescent(e)s peinent à se sentir vraiment à l’aise dans le nouveau pays.
L’adolescence – une période singulière
La période de l’adolescence, surtout la puberté, est une période où on laisse son enfance derrière soi. Ceci est visible même au niveau du cerveau où beaucoup de connexions existantes sont abandonnées pendant cette phase. En même temps, les jeunes subissent des changements émotionnels et physiques importants et ont besoin des pairs du même âge pour faire face à cette transition.
Ils (elles) sont poussé(e)s à revisiter leur identité, ajuster la relation avec leurs parents et trouver leur rôle parmi leurs camarades. De plus, il existe un risque accentué de devenir victime de harcèlement et les exigences scolaires augmentent progressivement.
Le déménagement dans un autre pays peut être déstabilisant, accentuer le manque de repères et rendre difficile la communication avec les camarades et les adultes.
Des jeunes désemparé(e)s face aux changements
La majorité des enfants expatriés arrivent à bien s’adapter à la nouvelle situation au fil du temps, cependant, un certain nombre d’entre eux éprouvent d’énormes difficultés à s’ajuster et souffrent d’un stress émotionnel aigu. On parle du syndrome d’enfant expatrié (en anglais « expat child syndrome »). Différents facteurs favorisent le syndrome.
Les enfants entre 10 et 15 ans sont particulièrement touchés, car ils sont en train de trouver leur propre identité et le fait d’être un(e) étranger(ère) dans un tout nouvel endroit ajoute une couche à considérer en plus. Le syndrome est plus accentué quand il y a un grand décalage entre l’ancien et le nouvel environnement et quand l’enfant a déjà vécu beaucoup de relocalisations avant.
Le fait que les parents aient pris la décision de déménager peut être vécu par le(la) jeune comme un moment d’impuissance qui s’ajoute à la frustration d’avoir perdu un terrain connu et familier.
Signes d’alarme : À quoi faire attention ?
Quels sont les signes qui indiquent que votre enfant pourrait mal vivre le changement ?
- idéalisation du passé et craintes par rapport à sa situation actuelle
- caractère renfermé, solitude, peu d’activités et de contacts hors de la maison
- moments de frustration et d’irritation fréquents
- colère, un comportement perturbateur et/ou agressif
- vite débordé(e), perte de confiance en soi, manque d’espoir
- chute des notes scolaires, opposition à l’école, manque de concentration
- symptômes physiques comme mal au ventre, à la tête ou au dos
Certains symptômes peuvent être tout à fait normal pendant l’adolescence. Mais s’ils persistent pendant des semaines, il est vivement recommandé de y prêter attention et d’entrer en dialogue avec le(la) jeune ou même chercher de l’aide auprès d’un(e) coach ou d’un(e) psychologue spécialisé(e) pour ce groupe d’âge.
Comment les parents peuvent aider leurs ados
Comment réagir en tant que parents expatriés quand on soupçonne que son enfant subit de fortes difficultés à se sentir à l’aise dans le nouvel environnement ? Bien que l’adolescent(e) cherche son indépendance, son propre chemin, on sous-estime l’attention dont l’adolescent(e) a besoin, car c’est grâce au soutien et à la confrontation avec les parents qu’il(elle) peut développer sa propre identité.
En tant que parent, vous pouvez :
- vous intéresser à la situation telle qu’elle est vécue par l’adolescent(e) en l’écoutant sans le(la) juger ni lui donner des conseils.
- encourager la prise de contact et le démarrage de nouvelles activités sans mettre de la pression.
- vous intéresser aux besoins exprimés par l’adolescent(e) et lui offrir du soutien s’il (elle) en souhaite, par exemple pour apprendre la nouvelle langue ou trouver des adolescents avec des intérêts similaires.
- accepter les émotions et vous focaliser sur les valeurs, les forces et les succès de l’enfant.
- promouvoir un bon équilibre entre les ancien(ne)s ami(e)s et ceux/celles au nouvel endroit
- garder et célébrer les habitudes qui marquent un lien avec les expériences passées ailleurs et en ajouter de nouvelles qui représentent les avantages du nouvel endroit, par exemple aller manger une fondue suisse de temps en temps. 😉
Le coaching aide à sortir de l’impasse
L’intervention d’un spécialiste peut parfois être nécessaire pour que l’adolescent(e) parvienne à dépasser ses difficultés. Une relation de confiance, d’égal à égal, est essentielle, où le jeune est au centre et définit le sujet qu’il/elle veut aborder. Le rôle du coach est de l’accompagner sans lui dire ce qu’il faut faire, avec la confiance que l’ado arrivera à trouver la solution qui lui convient, tenant compte de sa personnalité et de son potentiel.
Tout d’abord, l’adolescent(e) détermine la thématique à traiter et le résultat souhaité du coaching. Le processus du coaching permet aux jeunes de trouver leurs stratégies afin de réaliser leur objectif. Pour les ados, l’approche doit être très pragmatique et peut même avoir un côté ludique. Finalement, le/la jeune sortira avec des outils pratiques pour affronter ses défis présents.
Dans certain cas, il peut être judicieux de choisir un(e) coach ou d’un(e) psychologue qui est en mesure d’offrir un test de personnalité multidimensionnel pour mieux déterminer le potentiel de l’ado.
Conclusion
L’arrivée en Suisse peut avoir un effet bénéfique aux ados, mais présente aussi un risque. En tant que parents, il faut être attentif aux actions et aux messages des ados et à l’écoute de leurs besoins. Si vous percevez des signes inquiétants, vous pouvez vous adresser aux spécialistes pour ce groupe d’âge, comme les coachs d’apprentissage qui peuvent aider les jeunes à trouver de nouvelles perspectives.