J’aimerais mettre mes compétences au service de votre entreprise
Allez, soyez honnête : cette phrase, vous l’avez parfois utilisé dans une recherche d’emploi. Peut-être même que c’est une de vos phrases favorites, et peut-être une accroche de votre CV en suisse. Et en plus, vous la trouvez probablement pratique car on peut la placer assez facilement sans beaucoup se creuser la tête.
Pour ma part, cette phrase, je la vois encore dans beaucoup trop de CV et de lettres de motivation. Et j’aimerais en profiter pour passer un vrai coup de gueule, et vous expliquer pourquoi il vaut mieux ne jamais utiliser cette phrase (ou ce type d’accroche) dans une lettre ou un CV.
Une expression totalement vide de sens
Quand vous m’écrivez que vous voulez mettre vos compétences au service de mon entreprise, je n’ai envie de vous répondre qu’une seule chose : mais encore heureux tête de noeuds, sinon pourquoi est-ce que j’aurais envie de te recruter ? Cette phrase, c’est la phrase vide par excellence :
- du candidat verbeux qui va vous expliquer pendant 10 minutes qu’il est le meilleur candidat sans jamais dire pourquoi ni donner aucun exemple
- du candidat un peu penseur, pas forcément très concret, qui aime bien utiliser des verbes comme « penser » ou « imaginer » plutôt que « créer », « mettre en place » ou « développer ».
- du candidat qui n’a fait aucune recherche sur la société et qui transmet au petit bonheur ses dossiers de candidatures, avec un CV et une lettre de motivation identique pour toutes les entreprises (ce qui, en soit, peut être une stratégie)
Une expression qui prouve une chose : que vous n’avez pas grand chose à dire
Surtout, cette expression montrera immédiatement au recruteur que vous n’avez probablement pas fait beaucoup d’efforts pour vous renseigner sur sa société, et que vous n’avez pas grand chose à dire.
Comme je l’indique dans presque toutes mes conférences sur l’emploi, il est possible d’être un peu moins personnalisé dans ses lettres et CV pour un certain nombre d’entreprises (notamment, celles pour lesquelles on pense ne pas avoir une forte probabilité d’intéresser le recruteur). Dans ce cas, il est possible d’utiliser des CV et des lettres un peu plus « standard », mais un minimum s’impose, et surtout l’usage de telles phrase est à éviter absolument.
Allez maintenant soyez honnête : qui l’utilise ou l’a utilisé ?
Mick says
Je vais être honnête je l’ai utilisé à de maintes reprises entre les recherches de stages et les recherches d’emploi. Mais votre analyse est terriblement vrai….quelle phrase vide de sens, avec le recul je ne m’en rend que trop compte. Une erreur de jeunesse que je n’espère plus commettre (j’ai 27 ans et prépare un doctorat donc j’ai encore de belles années de recherche d’emploi devant moi). Merci pour tous ces précieux conseils que je ne tarderais pas à mettre en oeuvre.
David Talerman says
Le tout, c’est de s’en rendre compte suffisamment tôt !
Sami Kaouche says
Bonjour David ,
et bravo et merci pour vos bons conseils .
Moi je cherche un travail sur Suisse (entre autre) . Pourriez vous m’aider ? Hotellerie , vente . Geneve ou même la Suisse alémanique .
Pivoine says
AAAAHHHH, enfin quelqu’un qui dit quelque chose de censé à ce sujet !
Je fais du recrutement depuis 15 ans et j’ai horreur de ces phrases toute faites. En matière de CV et de lettre de motivation, pour moi less is more dans le sens où seuls les faits comptent. Un document propre, bien mis en page, concis mais détaillant bien les expériences est tout ce que je demande.
Bertina Jean says
Bonjour,
Je viens de lire votre rubrique qui est forte intéressante.
Serait il possible en plus d4un CV d’une personne senior de mettre aussi un exemple de CV pour un junior qui va commencer à travailler.
Merci beaucoup
Cordialement
Tina
David Talerman says
Bonjour Jean,
C’est la même chose, sauf que le CV tient en une seule page ! Je plaisante à peine. D’ici quelques semaines nous allons proposer une solution à votre problématique sur le site Travailler-en-Suisse.ch, mais dans l’immédiat il n’y aura pas de modification. Désolé de ne pas répondre à votre demande, mais restez connecté !
Amahzoune says
Bonsoir david je recherche un stage en suisse plus précisemment a lausanne , puis-je avoir votre aide, je patauge…
David Talerman says
Bonjour Amahzoune,
Consultez cette page « Trouver un emploi en Suisse« , cela devrait vous aider à démarrer.
Marie-Luce Beraudo says
Bonjour David,
Nous nous sommes rencontrés il y deux mois environ dans le cadre d’un entretien d’embauche. C’est au hasard d’une recherche de conseils sur la recherche d’emploi en Suisse que je vous ai reconnu et que je me suis rappelée que vous aviez mentionné cette activité. Je trouve votre blog intéressant et cet article ne présente qu’un exemple d’une longue de liste de phrases-cliché qui reviennent souvent dans la recherche d’emploi. Malheureusement, il y aussi beaucoup de questions-cliché également vides de sens posées par les recruteurs du type « Etes-vous autonome ? » (« Non, je ne peux rien faire toute seule ! »), « Savez-vous gérer la pression ? » (« Non, je ne recherche qu’un boulot avec zéro stress ! »), ou même « Pourquoi avoir postulé chez nous ? » (« Je m’en fiche de l’entreprise, je veux juste bosser mais pour vous faire plaisir, je vais vous dire que vous êtes génial. »), etc. Si vous ne voulez pas de réponses cliché, évitez de poser des questions cliché. That’s all, folks.
David Talerman says
Bonjour Marie-Luce,
Je me souviens bien de vous. Votre point de vue est intéressant et le raisonnement juste. Vous oubliez une seule chose : les recruteurs restent en position de force dans la plupart des cas… Alors pour ma part, mon conseil serait de répondre le plus intelligemment possible à ces questions, aussi stupides soient-elles, et de ne surtout pas faire de commentaires ou d’ironiser dessus.
Marie-Luce Beraudo says
Vous avez raison, ce n’est même pas une question de position de force, c’est une question de respect. Je ne fais pas ce genre de remarques pendant les entretiens d’embauche, ça va de soi…
Fumet says
On est les plus forts donc chut! Excellente réponse, merci.
christo says
Monsieur Talerman,bonsoir
Je m’interesse à travailler en Suisse francophone:Je suis ingénieur civil,grec,60 ans;Je voudrais travailler dans un bureau architectural,ou une entreprise multinationale ou une banque .J’ai déja envoyé mon cv à plusieures entreprises,mais la réponse était negative.Dois-je espérer?
David Talerman says
Bonjour Christo,
Il faut perséverer ! Les 55-65 ans sont, en Suisse, actifs pour plus de 60% (en France, c’est un tiers). Ce n’est donc pas impossible mais plus compliqué il ne faut pas se le cacher. Il faut assurer s’assurer que votre CV et votre dossier de candidature sont bien ok pour le marché suisse.
che says
bonjour
Il est vrai que vôtre analyse est pertinente. Néanmoins j’émets une critique.
Il est certainement vrai que cela fait pompeux et manque d’ imagination !.
Je rejoins Marie-Luce sur le fait que les recruteurs émettent des annonces dénués d’ imaginations.
» Êtes-vous rigoureux ??? » Bah non j’ aime arrivé en retard et pas finir mon travail » bref ….
L’image de la réponse est à l’image de la question.
PUS ENCORE la lettre de motivation est bourré d’ absurdités…. même si on se prive de cette phrase.
Une lettre de motivation est ((enfin ça ne tiens qu’à moi)) une cochonnerie en soi ! Faudrait que cela s’ appelle: lettre de rédaction ni plus ni moins, car on est tous motivé pour chercher du boulot.
La différence vient du style littéraire employé pas suffisamment pertinent pour juger les compétences d’une personne… .
Après faut faire une sélection, ou les critères d’ordre du feeling interviennent et font la différence malheureusement car on est pas sûre d’ embaucher la bonne personne.
David Talerman says
Bonjour,
Il est clair que c’est un exercice de style, pas donné à tout le monde. Mais ce que regarderons les recruteurs, c’est, plus que le style, la manière d’organiser les idées, les messages passés etc. On se fait souvent une montagne de la lettre, c’est certes difficile mais pas insurmontable. Mais pas mal de recruteurs ne découvrent la lettre qu’en entretien, et c’est alors le CV qui prend tout son sens.
laure says
Merci pour ce conseil, je viens de terminer ma formation universitaire et je commence les recherches d’emploi.
Je me sens un peu honteuse.
j’avoue que sans votre article je l’aurai glissé comme pour mes précédentes recherches de stages et en réfléchissant un peu c’est vrai que c’est tomber dans la facilité!
Ben says
Bonjour David et merci de donner le point de vue de « l’autre coté du bureau ».
Je rejoins un peu les précédents commentaire, et j’ajouterais que les phrases prédéfinis sont utile pour ceux qui les évites, on se démarque rapidement des autres.
Personnellement la lettre de motivation me parait assez paradoxale et presque ironique. On se met a nue le plus personnellement possible, et on clôture cette même lettre par les formules de politesse les plus impersonnel qui existe. Faut-il se démarquer jusque dans ces formules ?
ps : Petite question a un recruteur, sur 100 candidats, 99% ou 100% sont « dynamique » ? 🙂
David Talerman says
Bonjour Ben,
La personnalisation de cette phrase ne me paraît pas utile. Il y a quelques impairs à éviter (comme parler de « sentiments » à une femme, et encore). Concernant la lettre de motivation, je ne dirais pas qu’on doive se mettre à nue, mais plutôt qu’on procède à un éclairage de notre parcours, avec probablement un peu plus d’émotion que ce qu’on peut servir dans un CV.
Codet says
Bonjour Monsieur Talerman,
je suis assez choqué par la présence de nombreuses fautes de grammaire, d’orthographe ainsi que d’expression dans les messages de votre blog.
Elles montrent soit une méconnaissance du français – ce qui est acceptable pour un étranger non francophone – mais totalement inacceptable pour un francophone. C’est un signe de mauvaise éducation, de non-respect de l’interlocuteur et de laisser-aller.
Mon sentiment est que les candidats devraient au moins être conscients de l’effet négatif produit et faire l’effort d’utiliser les dictionnaires de correction automatique disponibles sur pratiquement tous les systèmes de traitement de texte.
Il leur restera après à avoir les idées claires.
Sarah says
Bonjour David,
J’aurais besoin de quelques conseils.
Je suis une jeune fille de 22 ans et je suis diplômée assistante en pharmacie. J’ai toujours travailler dans la même entreprise depuis mon apprentissage. Je suis ensuite partie 6 mois en Australie pour apprendre la langue, je suis revenue il y’a quelques jours. Je cherche donc maintenant une place de travail et j’ai un peu de la peine à écrire ma lettre de motivation pour un premier job dans une autre entreprise. Auriez-vous quelques conseils à me donner ?
Merci d’avance
Sarah
David Talerman says
Bonjour Sarah,
Votre commentaire était dans nos spam. Jetez un oeil sur notre page « lettre de motivation en Suisse« .
Maiti says
Bonsoir Monsieur Talerman,
Je sais, vous avez rédigé cette note il y a longtemps.
Mais je tenais absolument à vous remercier. Merci de nous alerter sur la vacuité supposée de telle ou telle expression toute faite. Merci aussi de ne pas traiter les candidats de « têtes de noeuds ». Etant donné que les têtes de noeuds dont vous parlez sont en gros votre fonds de commerce, cela témoigne de votre part au pire d’un mépris de votre clientèle pas forcément au fait de toute votre petite cuisine de RH, au mieux d’une méconnaissance coupable de la psychologie de la personne en recherche d’emploi.
Et en plus, il y a des fautes d’orthographe !
Un futur non-client
David Talerman says
Bonjour,
La forme un peu « rentre-dedans » de ce billet ne vous plait pas ? C’est votre droit. J’assume totalement le ton un peu décalé, je ne suis pas là pour faire plaisir aux candidats mais pour les aider. Et ce ton peut aider à faire prendre conscience d’un certain nombre de problèmes, voire de dérives.
Nous rédigeons suffisamment d’articles, et nous aidons suffisamment de personnes (notamment gratuitement avec ce type d’articles au passage) pour nous permettre de croire que nous avons le droit d’aborder le sujet ainsi, et pour être très à l’aise avec ce que vous qualifiez de « mépris ». En l’occurrence, je passe beaucoup de temps et d’énergie à faire comprendre aux candidats les « petites cuisines RH » suisses.
Si vous êtes dans le cas que nous décrivons dans ce billet, je peux imaginer votre agacement et suis sincèrement désolé.
Pour ce qui est de fautes d’orthographe, oui il est possible qu’il y en ait, malgré toute l’attention que nous apportons à la rédaction. Mais au fait, où est le problème ?