Derrière ce titre énigmatique se cache ce que je qualifierai de fait divers économique : la zone aéroportuaire de Bâle-Mulhouse est ce qu’on appelle une zone franche depuis 1949 : les entreprises suisses qui y sont présentes sont soumises au droit du travail suisse, bien différent du droit du travail français à de nombreux égards.
Avec des charges salariales beaucoup plus faibles pour les entreprises suisses, un temps de travail de 42 heures ou plus, contre 35 en France, et aucune indemnité de licenciement alors qu’en France c’est pratiquement une « institution », c’est le « grand écart » social de part et d’autre de la frontière franco-suisse.
Quand les revendications de 3 salariés sont responsables de la délocalisation d’entreprises et de plusieurs centaines de millions de pertes
L’été dernier, après avoir été licencié selon le droit suisse, trois salariés ont déposé une plainte pour bénéficier du droit français, ce qui a été accordé par le Tribunal de Colmar. Du coup, plus de 4 100 salariés français travaillant dans le secteur douanier suisse (principalement des frontaliers) se voient appliquer de fait le droit français, et les entreprises ont dû payer aux salariés français le différentiel entre les 35 heures françaises et les 42 heures suisses, tout ceci en heures supplémentaires. L’ensemble représente pour les entreprises un surcoût de 15%, sans parler des redressements fiscaux dont certaines entreprises ont été victimes, ainsi que des provisions comptables (100 millions d’euros pour Jet aviation par exemple) : un vrai coup de grâce.
De fait, les entreprises concernées envisagent de délocaliser leur activité en Suisse, alors que le taux de chômage en France dans cette région est de 10% (contre 2% en Suisse dans la même région). Le seul mot que je trouve pour qualifier la situation est : consternant.
Un fait divers qui marque la différence entre la Suisse et la France sur le plan économique
Cette situation marque bien les différences qui existent entre la Suisse et la France, sur de nombreux points :
1/ Le souci de la collectivité en Suisse, inexistant en France
Sur le fond, les trois salariés, qui ont bénéficié des conditions de salaires de sociétés suisses, ont voulu avoir aussi l’argent du beurre en intentant cette action en justice. Les conséquences de leurs actes vont bien au-delà de leur situation personnelle, car à cause d’eux, des salariés ont été et vont être licenciés, et des sociétés vont se délocaliser en Suisse. Je ne serai pas étonné de trouver des syndicats français – qui feraient bien de prendre exemple sur les syndicats suisses – derrière tout ça.
2/ La compétitivité suisse, sans commune mesure avec la compétitivité française
Les charges sociales et impôts qui asphyxient les entreprises françaises, le droit du travail particulièrement handicapant et les attitudes revendicatives de certains salariés français rendent la compétitivité de la France très difficile. La preuve : selon le classement du World Economic Forum, la Suisse est première position, et la France à la 16ème place.
Les résultats sont là : alors que la France annonce un déficit public record pour 2009, la Suisse elle, est excédentaire.
Je pensais que le droit du travail français n’était dangereux que pour les entreprises françaises, mais on vient de voir que ce n’était pas le cas. Dans ces conditions, je comprends que les entreprises souhaitent se délocaliser.
Et vous ? Que pensez-vous de cette situation ?
Bonjour
Je suis souvent d’accord avec les opinions que vous exprimez mais cette fois, je reconnais ne pas totalement partager avec vous ce que vous dites sur l’individualisme.
Il me semble que les ouvriers licencies qu’ils soient suisses, français ou allemands ont naturellement tendance à vouloir demander le maximum de ce que peut leur offrir la loi.
Pour ces ouvriers, le droit français étant plus favorable ils ont demandé l’application du droit.
En Suisse même on a vu des ouvriers se mettre en grève lors de l’annonce de licenciements.
Pour le reste je suis d’accord avec vous. La France devient un désert industriel. Et quand on voit cette année comment s’en sort la Suisse, on peut se dire qu’il y quand même des raisons d’espérer en l’avenir de notre pays d’adoption.
Ce qui serait amusant, c’est que des employés suisses perdant leur emploi suite à cette délocalisation (il doit bien y en avoir) portent plainte contre les licenciés français pour leur avoir porté tort.
C’est du grand n’importe quoi !!! Attendons de voir les suites données coté Suisse mais les leçons vont vite être tirées … doit-on y voir un retour de manivelle de la France envers nos voisins (cf HSBC et consors ou peu d’entrain helvétique à faire partie de l’UE) ? ca ne m’étonnerait qu’à moitié
L’article étant daté du 1er avril, et ne citant pas ses sources, s’agit-il d’un canular ? Merci de confirmer tout ça
Bonjour,
Non, il ne s’agit pas d’un canular (nous n’en faisons pas sur ce blog). Les sources sont citées dans l’article.
bonjour,
j’ai decouvert votre site, et je suis tres content de celui-ci
cependant, je souhaiterais un complement d’information sur la creation d’entreprise
beaucoup de site propose beaucoup de chose
dificille de faire son choix et surtout une idée
merci pour votre retour et sutout votre aide
jean michel bargiela
Bonjour,
Pour la création d’une SA ou d’une SARL, je vous conseille de passer par le GGBa : c’est l’organisme cantonal de référence pour la création et l’implantation d’entreprises étrangères en Suisse. Et en plus, leurs services sont gratuits. Voici leur site : GGBa. Vous pouvez également les contacter par notre intermédiaire.
Consternant…on va dans le mur. Entièrement d’accord sur l’individualisme et l’incivisme Français, quand on ne joue pas collectif, on concourt à sa propre perte.